Une fissure apparaît, puis se fraye un chemin sur tout un pan d’un mur de maison. Ce phénomène est souvent lié à la rétraction puis au gonflement des sols argileux. Une activité du sous-sol très impactée par le dérèglement climatique.
Combien de maisons individuelles sont concernées ? 10,5 millions, évalue le ministère de la Transition écologique. Soit plus d’une maison sur deux.
Gonflement et rétractation des sols argileux
Car les sols argileux, très sensibles à l’eau, se gonflent quand il pleut et se rétractent lors des périodes de sécheresse. Une alternance entre périodes humides et périodes sèches entraîne alors des mouvements successifs du sol, fragilisant les fondations des bâtiments. Elles finissent par bouger lorsqu’elles sont peu profondes et cela peut provoquer des fissures visibles sur les maisons.
Or ce phénomène d’alternance entre périodes humides et périodes sèches est amplifié par le dérèglement climatique. Les périodes de sécheresse deviennent beaucoup plus longues et intenses, ainsi que les épisodes de pluies diluviennes. L’argile se gonfle plus et se rétracte plus, intensifiant les mouvements du sols.
Une nouvelle loi en préparation pour remédier aux difficultés d’indemnisation
Derrière le nombre impressionnant de maisons menacées se cachent aussi des difficultés d’indemnisation par les assurances. Pour y faire face, le groupe écologiste à l’Assemblée nationale a réussi à faire adopter en avril une proposition de loi visant à mieux indemniser les propriétaires victimes de ce phénomène de retrait-gonflement d’argile.
Concrètement, cette proposition de loi doit permettre de modifier le code des assurances en facilitant la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle sur les communes concernées, étape préalable à toute indemnisation. Une présomption d’origine du dommage sera instaurée : il reviendra désormais à l’assurance de prouver que les dégâts ne proviennent pas de la sécheresse ; et non l’inverse comme actuellement. Deux labels seront également créés pour garantir que les experts et les entreprises chargées des travaux de remise en état du bâti ont bien suivi une formation spécifique relative aux risques de retrait et gonflement d’argile.
Cette proposition de loi doit encore être examinée au Sénat avant d’être définitivement adoptée.