Pour la troisième année consécutive, le groupe néerlandais Action a été désigné « enseigne préférée des Français », selon un classement réalisé par le cabinet de conseil EY. Devant Leroy Merlin, Décathlon, Picard ou encore Leclerc. En un peu plus de dix ans, le discounter a inondé la France. Lancé aux Pays-bas en 1993, l’enseigne possède aujourd’hui plus de 2900 magasins, dans 12 pays, dont 859 en France, fin 2024.
Ce qui fait le succès d’Action, ce sont d’abord ses prix cassés. Deux tiers des produits coûtent moins de 2 euros et seulement 7 % dépassent les 5 euros. Sa clientèle s’est fortement développée en raison de l’inflation. Autre attrait des magasins pour les afficionaos : le renouvellement permanent des articles. Action propose 150 nouveaux produits par semaine. « 95 % de l’assortiment est le même dans tous les pays, mais on le change tout le temps », détaille Hajir Hajji, la dirigeante du groupe, dans Le Monde.
Un modèle à contre-courant de la transition écologique
Mais derrière cette image de marque florissante, Action repose sur un modèle qui va à l’encontre de la transition écologique. Le renouvellement constant des produits et les prix cassés incitent les clients à la surconsommation. Bien souvent, ils arrivent à la caisse avec un panier remplis de tout, sauf ce qu’ils étaient initialement venus acheter. Des articles de faible qualité. Et produits pour plus de la moitié, en Chine. Un pays dans lesquelles les normes de production, environnementales mais aussi sociales, sont bien moins restrictives qu’en Europe. Un modèle proche de celui de la fast-fashion, appliqué à la décoration, aux produits d’hygiène ou de bricolage.
Action, l’enseigne au modèle social critiqué
Sur le plan social également, les critiques se multiplient. Notamment en France. Les syndicats ont dénoncé à plusieurs reprises les conditions de travail des salariés au sein des magasins. Il est question de productivité poussée à l’extrême, avec des tâches chronométrées, de turn-over très important, d’une pression managériale constante. De quoi ternir l’image du discounter néerlandais…