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Entretien

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« On ne raconte plus d’histoires aux enfants et les écrans ne le font pas »

Justine Fesneau a développé le programme "Promenons-nous dans nos histoires".

Justine Fesneau, fondatrice de Parents Professeurs Ensemble © DR

Paru le 6 septembre 2022, modifié le 26 mars 2023

Ecrit par Mathilde de Mon Quotidien Autrement

Raconter des histoires aux enfants est important pour qu’ils acquièrent des savoirs fondamentaux comme le langage, la lecture ou l’écriture. Justine Fesneau, fondatrice et déléguée générale de l’association Parents Professeurs Ensemble, revient sur l’initiative Promenons-nous dans nos histoires, qui cherche à rendre le goût à ce rituel.

Qu’est-ce qui a conduit à la création du programme « Promenons-nous dans nos histoires » ?

L’initiative est partie d’un constat effectué par l’association Parents Professeurs Ensemble. Parmi les sujets redondants évoqués autour de l’éducation – aussi bien par des profs, des orthophonistes, des animateurs et animatrices de crèches et centres de loisirs que des parents – il y avait la question de la difficulté de l’acquisition des savoirs fondamentaux, dont la lecture. Il faut savoir que plus de 60 % des élèves en REP+ [réseau d’éducation prioritaire renforcé] n’ont pas le niveau attendu en 6e. C’est délirant, c’est quasiment les deux tiers des enfants. Or, ne pas bien savoir lire, c’est avoir un avenir scolaire condamné.

Il y a six ans, une orthophoniste a également témoigné sur notre plateforme de l’augmentation de sa patientèle, en liant cette hausse au fait que les enfants avant six ans passent de plus en plus de temps devant les écrans et qu’on ne leur raconte plus d’histoires. Pourtant, raconter des histoires, c’est une activité innée. Même si on ne sait pas lire, on peut raconter des histoires, c’est le mode de communication des humains. La pratique se perd, alors qu’elle est indispensable pour les apprentissages fondamentaux des enfants.

Dans notre équipe interne, plusieurs personnes qui font de la recherche sont alors allées voir ce que disent les neurosciences et la psychologie sur la place des histoires dans la construction du petit enfant. Sans surprise, cela a confirmé notre intuition. Les histoires sont une clé pour qu’un enfant se construise émotionnellement et pour mettre en place les fondamentaux sur lesquels il va s’appuyer pour faire les apprentissages du langage, de la lecture, de l’écriture et du calcul.

"Promenons-nous dans nos histoires"
« Promenons-nous dans nos histoires » © Parents Professeurs Ensemble

Comment fonctionne « Promenons-nous dans nos histoires » ?

Notre réponse à cette urgence éducative, c’est de faire en sorte que les parents et les éducateurs se saisissent de l’activité fondamentale de la lecture d’histoires. On travaille donc avec des structures municipales comme des crèches, des structures de loisirs et périscolaires, qui accueillent des enfants de moins de six ans.

On y mène des sessions de réflexion avec les professionnels de l’enfance pour partir de leur expérience et la revisiter. On les fait réfléchir sur la façon dont les histoires renforcent la sécurité affective de l’enfant et à quel point il se sent aimé quand on lui en raconte, en quoi cette activité prépare les apprentissages fondamentaux. On se questionne aussi sur ce qu’est une histoire, sur la façon d’en raconter. On veut que ces professionnels se rendent compte de l’importance de leur mission au sein de leur société. On veut réinjecter du sens et les valoriser dans leur mission.

On anime aussi avec ces professionnels des ateliers parents-enfants. On évite d’être dans des discours d’injonction et on propose des éléments très concrets en leur expliquant ce qui se passe lorsqu’ils racontent une histoire à leurs enfants et en leur disant qu’il existe des activités à portée de tous qui sont bonnes pour les enfants.

Sur le long terme, on met aussi à disposition de chacune de ces structures un fonds de 20 à 25 livres choisis avec beaucoup d’attention et qui peuvent être empruntés par les familles. C’est un moyen d’apporter concrètement des solutions et de continuer d’échanger sur un sujet d’éducation.

On accompagne la création d’un livre en commun avec toutes les familles. On fournit par exemple pour les 3-6 ans une trame avec, à la fin de chaque chapitre, trois options possibles. L’enfant choisit en famille, complète l’histoire, puis le livre est passé à une autre famille. A la fin, ça fait une histoire complète que l’on imprime comme un album jeunesse et que l’on offre à chaque famille.

Combien de structures accompagnez-vous ?

Notre activité est en croissance. L’année dernière, nous étions présents dans neuf villes d’Île-de-France (Gennevilliers, Villepinte, Meudon, Bayeux, Épinay-sur-Seine….), où nous intervenions dans une cinquantaine de structures. Nous avons donc touché un peu plus de 2 200 enfants et 1 500 familles. L’année prochaine, nous serons présents dans 15 à 16 villes, soit dans plus de 80 structures.

Site officiel : https://promenonsnousdansnoshistoires.fr/

Avis sur : « On ne raconte plus d’histoires aux enfants et les écrans ne le font pas »

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