X Fermer

Agir ensemble au quotidien
pour construire une société - plus saine, plus écologique, plus éthique -

Carnet perso

En créant votre compte, vous pourrez avoir accès à un carnet personnel où vous pourrez archiver les recettes, articles, belles adresses,... que vous souhaitez conserver.

S'inscrire à notre newsletter

Nous ne communiquerons pas votre adresse mail. Votre adresse mail est uniquement utilisée pour que vous receviez notre newsletter. Un lien de désabonnement est présent dans toutes nos newsletters.

Agir ensemble au quotidien
pour construire une société - plus saine, plus écologique, plus éthique -

Facebook

Twitter

Des gens qui se bougent

Logo MQA

Sara Stahl, bienfaitrice des hérissons blessés

"S'en occuper, ça prend toute la vie !"

Sara, fondatrice d'un centre de soin pour hérissons. Crédit : Sara Stahl

Paru le 26 mars 2024

Ecrit par Elsa de Mon Quotidien Autrement

Dans son jardin d’Orsay, en Essonne, Sara Stahl prend soin de ses pensionnaires : des hérissons blessés et malades, en bien piteux état. Il y a 25 places dans ce gîte tout confort, dont elle s’occupe avec son mari. Juste après avoir fini ses soins du matin, elle nous a expliqué le quotidien du centre de soin Les P’tits Kipik.

À quoi êtes-vous occupée en ce moment ?

On se prépare à relâcher des hérissons qui étaient en soin tout l’hiver. Avec le beau temps qui revient, ils se réveillent. On rappelle les « découvreurs » – c’est comme ça qu’on appelle ceux qui nous amènent l’animal malade – pour que les animaux soient relâchés là où ils ont été trouvés. Sinon, c’est comme si on nous lâchait dans un pays étranger, sans carte ni sac à dos ! En tout cas, généralement, on ne les relâche pas l’hiver.

Le hérisson est un animal qui hiberne. Il n’a pas de grosse fourrure pour le protéger et il est insectivore. En hiver, il y a peu de proies et la terre est gelée, on peut pas creuser pour aller chercher des vers de terre. Donc en ce moment, on est aussi occupés par les sorties d’hibernation difficiles.

Un hérisson appelé Jean Valjean, qui pesait 240 grammes à son arrivée. Crédit : Les P'tits Kipik
Un hérisson appelé Jean Valjean, qui pesait 240 grammes à son arrivée. Crédit : Les P’tits Kipik

Certains se réveillent patraques ?

Plein de hérissons n’ont pas fait provision de graisse suffisante pour être serein, ils se réveillent plus tôt que prévu, au bout de leur réserve. IIs arrivent squelettiques, ultra-parasités, avec des bronchites ou des pneumonies… Quand on s’affaiblit, on chope tout !

L’activité d’un centre de soin est plutôt « saisonnière », dites-vous.

Tous les centres de soin sont pris d’assaut en automne par tous les petits hérissons qui sont nés trop tard : ils ne sont pas assez gros pour aborder l’hiver. De mai à août, on a tous les bébés. On nous les amène car les gens sortent leur tondeuse, leurs outils de jardinage pour tout nettoyer et « faire propre »… Et détruisent au passage des nids de hérissons. Certaines mamans sont déchiquetées à la débroussailleuse, ou tombent dans une piscine, ou sont écrasées par une voiture ou meurent coincées dans un grillage ou empoisonnées à cause des pesticides… Si les bébés sont vivants, ils sortent du nid car ils meurent de faim. Les gens les trouvent et les amènent.

Les tondeuses sont un vrai problème…

Tous les rotofil sont dangereux. On retrouve les hérissons le museau coupé ou les pattes sectionnées. Le moyen de défense des hérissons, c’est de se mettre en boule, donc ils ne fuient pas avec le bruit, comme peuvent le faire d’autres mammifères. Le gros drame, ce sont les tondeuses robots. L’animal blessé va se cacher et mettre des jours à mourir. Sans qu’on ne les voie. Si les gens voyaient tous les cadavres sur leur pelouse, ce serait différent.

Un bébé hérisson (que l'on appelle choupisson !) nourri à la seringue. Crédit : Les P'tits Kipik
Un bébé hérisson (que l’on appelle choupisson !) nourri à la seringue. Crédit : Les P’tits Kipik

Comment nourrissez-vous les animaux ?

Avec des croquettes pour chat normales qu’on mixe avec des croquettes à base d’insectes, pour rester plus proches de leur nourriture naturelle. On enrichit tout cela avec des vers de farine vivants, des blattes… qu’on élève. Pour maintenir l’instinct de chasse des hérissons, c’est bien de leur donner des insectes vivants.

Les hérissons ont l’air patauds, mais ils ne le sont pas.

Ils sont loin d’être patauds. Ils peuvent faire des pointes à 7 km/heure, parcourir de 1 à 3 kilomètres par nuit.

Comment vous êtes-vous retrouvés à prendre soin des hérissons blessés ?

Par hasard ! Il y a 15 ans, nous sommes tombés sur un bébé hérisson dans notre jardin. Il piaillait, appelait à l’aide. On a remué ciel et terre pour savoir que faire, avant de tomber sur le centre de soin de la faune sauvage à Maison Alfort, le seul, à l’époque, en Ile-de-France. On avait plein de questions. Ils nous ont dit « devenez bénévoles, vous aurez les réponses ! »

C’est ce que vous avez fait. Avant d’ouvrir votre propre centre !

Oui. On doit pouvoir justifier de 2 ans à temps plein auprès de l’espèce. Vu que je travaillais en parallèle, ça m’a pris 6 ans ! Pour passer sa capacité (le certificat de capacité reconnait la compétence d’une personne à assurer la responsabilité de l’entretien d’animaux d’espèces non domestiques), il faut déposer un dossier auprès de la DDPP (direction départementale de la protection des populations), puis on passe devant un jury de vétos, devant le préfet, etc. Ils vérifient si vous connaissez bien l’espèce, mais aussi si vous savez comment faire vivre le centre. Les croquettes, les frais véto… C’est un gouffre à pognon.

 

Mirabelle se fait poser un pansement sur sa patte fracturée. Crédit : Les P'tits Kipik
Mirabelle se fait poser un pansement sur sa patte fracturée. Crédit : Les P’tits Kipik

Vous avez gardé votre emploi à côté.

Oui bien sûr. Je travaille à 75% donc j’ai un jour et demi et tous mes weekends pour m’occuper des hérissons. On leur donne leurs médicaments le matin avant de partir, et le soir aussi. Ça prend toute la vie ! En période de bébés, il faut les nourrir toutes les deux heures, alors on se lève la nuit, et je les apporte au boulot pour leur donner le biberon ! On n’a plus de vie sociale, on est les seuls à s’en occuper mon mari et moi. Une fois par an, un bénévole vient et nous pouvons partir une semaine en vacances. On a eu le coup de foudre pour ce bébé hérisson malade et depuis, ça a tout changé !


A vous d’agir !

La population de hérissons en France est en chute libre. En cause : les pratiques agricoles intensives qui font disparaître les insectes, l’artificialisation des sols qui détruit leur habitat, l’omniprésence des voitures, le dérèglement climatique… Bref, les activités humaines ! Alors, que faire ? Les conseils de Sara Stahl :

  • Ne faites pas tourner les tondeuses automatiques la nuit, quand ils sont actifs ;
  • Avant de débroussailler, vérifiez s’il n’y a pas un nid de hérissons ;
  • N’enlevez pas les feuilles mortes à l’automne, laissez des tas ;
  • Créez des passages pour qu’ils puissent circuler entre jardins ;
  • Mettez de l’eau à disposition dans votre jardin.

Et pour soutenir l’activité du centre Les P’tits Kipik vous pouvez leur faire un don en cliquant ici.

Avis sur : Sara Stahl, bienfaitrice des hérissons blessés

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Sondage

Avez-vous calculé votre empreinte carbone ?

Loading ... Loading ...

Par nos actions quotidiennes, nous avons le pouvoir de changer notre société