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Nos convictions face à la crise agricole

Les aides profitent surtout aux plus riches et aux moins écolos.

Pourquoi l'écologie n'est pas responsable de la crise agricole © Freepik

Paru le 20 février 2024

Ecrit par Perrine de Mon Quotidien Autrement

Les agriculteurs ont fait part d’un grand nombre de revendications ces dernières semaines. Parmi elles : des revenus trop faibles (18% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté), des marges de la grande distribution trop grandes, des normes réglementaires trop nombreuses, mais aussi la politique de l’Union européenne et notamment le Pacte vert pour l’Europe. Cette dénonciation des normes et du Pacte vert à laquelle sont venues s’ajouter des prises de parole, savamment orchestrées, de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) – le syndicat professionnel majoritaire – ont rapidement mis l’écologie au banc des accusés en la rendant responsable de la crise. Ci-dessous, nos convictions quant à cette crise agricole.

Des paysans écrasés par l’agro industrie

D’après la Fondation pour la nature et l’Homme (NFH), « la part reçue par un éleveur a baissé de 4 % en 20 ans, alors que celle des entreprises agroalimentaires a augmenté de 64 % et celle de la grande distribution de 188 % ». Et pour cause, les agriculteurs ne font pas le poids face aux géants de l’agro industrie, et n’ont donc aucune marge de manœuvre pour négocier. L’exemple utilisé par la FNH est celui de la filière laitière, dans laquelle les 71 000 exploitations font face à trois entreprises de l’agro alimentaire et cinq dans la grande distribution.

Le libre-échange crée de grosses injustices

Nous importons la moitié de nos fruits et légumes et la moitié de nos poulets. Parce qu’ils sont moins chers que ceux produits par les agriculteurs français. Ce faisant, nous mettons en concurrence nos producteurs avec des producteurs d’autres pays qui ne sont pas soumis aux mêmes normes sociales et environnementales. Dans quelles conditions sont élevés les poulets polonais ou les porcs chinois ? Quid du respect animal et des salariés ? Le cahier des charges pour le « bio espagnol » est-il aussi contraignant que le cahier des charges pour le « bio français » ?

Ne pas mettre tous les agriculteurs dans le même panier

En moyenne sur la période 2010-2022, les 10% des agriculteurs les plus riches ont un revenu supérieur à 80 300€. Les 10% les plus pauvres sont en déficit (en moyenne 4 600 € de déficit). Autrement dit, 10 % des agriculteurs n’ont pas de quoi se payer et donc subvenir à leurs besoins. Autres données intéressantes à relever : 30 % des agriculteurs ont un revenu supérieur à 40 000 €, 40 % un revenu inférieur au SMIC brut annuel ( au 1er janvier 2024, le SMIC annuel brut s’élève à 21 203 €) (source : infographie Libération du 27/01/24).

Les plans profitent beaucoup aux agriculteurs les plus riches

Prenons la Politique agricole commune (PAC) de l’Union Européenne (UE). La principale mission de la PAC est de soutenir les agriculteurs, en complétant leur revenu par des aides financières. Mais l’affectation de ces aides répond à deux logiques qui favorisent le maintien et l’expansion des grandes exploitations. D’abord une affectation dite “à l’hectare” : à chaque hectare supplémentaire, on touche une aide. Ainsi, plus une exploitation est grande, plus elle touche d’aides. Ensuite, il existe un principe d’affectation “historique” des subventions, pour assurer la pérennité des exploitations. En clair : plus vous avez bénéficié de la PAC, plus vous continuerez à en bénéficier.

Résultat : ce sont toujours les mêmes exploitations – et les plus grandes – qui touchent le plus d’aides. 80 % de l’enveloppe de la PAC est ainsi captée par 20 % des agriculteurs … qui font partie des plus riches. Ce sont en général des grands céréaliers, favorisant l’agriculture industrielle intensive. Celle qui modifie les paysages, de grandes parcelles sans arbres et sans haies, qui se soucie peu du bien-être animal et qui utilise le plus d’intrants chimiques. C’est ce qu’on appelle un modèle agro-industriel, bien souvent, contrôlé par des actionnaires qui ne sont pas des agriculteurs, mais des financiers intéressés par les rendements de leurs capitaux.

Flécher les aides autrement

Il apparaît nécessaire de flécher les aides différemment, vers les agriculteurs qui souhaitent s’engager dans la transition écologique et ceux qui sont en plus grande difficulté. D’une part, l’impact de l’agriculture en matière de carbone et biodiversité n’est plus à démontrer. Et d’autre part, l’adaptation de pratiques agricoles plus écologiques n’est plus un choix si l’on souhaite la pérennité de notre agriculture. Ainsi en est-il de la réduction des pesticides.

Réduire le recours aux pesticides est une mesure de santé publique. Que ce soit pour les agriculteurs qui y ont recours, les personnes habitant à proximité des cultures ou les terres en elles-mêmes. Le recours aux engrais de synthèse et aux pesticides rendent les terres moins fertiles à terme, endommagent la biodiversité et les écosystèmes environnants. Limiter drastiquement leur utilisation est donc une solution incontournable si nous souhaitons une agriculture durable et fructueuse sur le long terme.

La Confédération paysanne – syndicat agricole de gauche qui « intègre pleinement les dimensions sociales, agronomiques et environnementales dans la production agricole » – a publié un communiqué fin janvier. Elle y soutient les mouvements de protestations en cours, en reconnaissant que les salaires sont un problème majeur dans le secteur. Néanmoins, elle alerte sur  « le mirage de la suppression des normes ».

Parmi les mesures proposées,  « l’accompagnement économique à la transition agroécologique à la hauteur des enjeux, la priorité à l’installation face à l’agrandissement, l’arrêt de l’artificialisation des terres agricoles ». Autant d’enjeux écologiques qui pourraient profiter aux agriculteurs français, à notre agriculture et donc notre alimentation.

Avis sur : Nos convictions face à la crise agricole

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