En 2022, la ville d’Auray, dans le Morbihan, a acquis de 4,5 hectares de terres agricoles. La ferme communale permet d’alimenter en fruits et légumes bio les écoles, crèches et Ehpad d’Auray. Pour la maire Claire Masson (Europe Écologie Les Verts), il s’agit d’un projet politique.
En quoi acquérir une ferme est un projet politique ?
La Ville d’Auray fait de la question alimentaire une priorité. La ferme communale est un projet, notre solution pour produire bio, local et rendre l’alimentation saine accessible à tous. Cela favorise aussi la résilience du système alimentaire de notre territoire : c’est se dire qu’en cas de coups durs, de Covid, de flambée du cours du pétrole, on est capable de produire ici de façon simple… Et aussi être capable de faire le lien entre bonne santé et ce que l’on mange.
Que signifie pour vous la qualité alimentaire ?
Ce terme inclut de nombreux aspects : la qualité environnementale, avec une agriculture biologique et paysanne, pas de pesticides, des élevages en plein air. Il y a le côté nutritionnel, avec des repas équilibrés et des produits frais et sains. L’aspect social est central car il favorise le partage entre ceux qui cultivent, ceux qui cuisinent et ceux qui mangent. D’un point de vue économique, les produits doivent être accessibles à tous et rémunérer correctement les maraîchers. Et évidemment, il faut que ce soit savoureux !
Concrètement, comment fonctionne la ferme ?
Les deux maraîchers sont des employés communaux. Nous souhaitons fonctionner en circuit fermé. A terme, la ferme produira 28 tonnes de légumes chaque année en culture biologique. Ils seront transformés et préparés dans une cuisine centrale communale, par le foyer logement et la crèche municipale. Cela représentera 900 repas par jour, qui seront distribués dans les crèches, écoles et Ehpad d’Auray. Les déchets seront récupérés et compostés pour faire de l’engrais.
Si tout va bien, 85 % des légumes et des fruits incorporés dans les repas viendront de la ferme. Le reste sera acheté auprès des maraîchers bio locaux.
Votre projet va au-delà d’une simple ferme. Expliquez-nous !
Oui ! Nous allons aussi proposer des ateliers aux habitants pour expliquer la démarche et les objectifs de notre projet et les sensibiliser à la nutrition. Nous projetons aussi de co-créer une épicerie solidaire, en lien avec des associations et les citoyens.
Et la biodiversité ?
En effet, favoriser la biodiversité nous est important. Nous avons ainsi planté des haies et installé des ruches. Évidemment, nous n’utilisons pas de pesticides.
Actuellement, il existe environ 150 fermes communales en France. Leur essor a été favorisé par la loi Egalim. Elle vise notamment à promouvoir une alimentation saine et durable en restauration collective.
Bravo aux habitats d’Auray qui ont élus une Maire formidable ! Un bel exemple pour les communes françaises.