Roubaix est la ville la plus pauvre de France. D’après un rapport de l’Observatoire des inégalités, paru en décembre 2024, la ville des Hauts-de-France compte 46 % de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Soit près de 40 000 personnes. Autrement dit, ces habitants gagnent moins de 1 216 euros par mois.
Une pauvreté omniprésente
Les raisons de cette pauvreté sont multiples. La ville de près de 100 000 habitants compte un nombre record de chômeurs : 27,9 % en 2021. Sa population est très jeune, 48,5 % a moins de 30 ans. De plus, 28,3 % des familles en 2020 étaient des familles monoparentales. Résultat : la majorité du territoire urbain est classé en « quartier prioritaire de la politique de la ville ».
Une situation qui ne semble pas aller en s’arrangeant, puisque le taux de pauvreté a augmenté de trois points entre 2022 et 2024. Pourtant, depuis 2019, 2 973 habitants se sont installés à Roubaix, soit une hausse de 3,07 % de sa population.
Si la ville connaît cette situation précaire, c’est en partie à cause de la désinstrualisation. Au début du 20ème siècle, Roubaix était l’une des capitales mondiale du textile. Mais à partir des années 1970, la concurrence des Pays du Sud lui a été fatale. Les différentes usines de textile et de laine ont fermées à tour de rôle, entraînant la population ouvrière dans la pauvreté.
Roubaix, berceau de grandes fortunes
Mais Roubaix, c’est aussi le berceau de certaines des plus grandes fortunes françaises. En commençant par Bernard Arnault. Parmi les hommes les plus riches du monde, le patron de LVMH est originaire de Roubaix. Fils d’industriels, il commence sa carrière dans l’entreprise de travaux publics dirigée par son père. C’est à partir des années 1980 qu’il commence à se construire l’empire qu’on lui connaît aujourd’hui. C’est aussi la ville de la famille Pollet, fondatrice de La Redoute et Promod. Ou encore de la famille Mulliez, dont font partie Gérard Mulliez, milliardaire français à l’origine d’Auchan, et Patrick Mulliez, le créateur de Kiabi.
Avant la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), Roubaix figurait parmi les villes ayant le plus gros contributeurs. Accompagnée de ses voisines, Wasquehal et Croix. Une commune faite de paradoxes.