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Handicapés : le scandale des Esat

Les handicapés qui travaillent dans les Esat sont sous-payés.

Couverture de Handicap à vendre, le livre de Thibault Petit.

Paru le 23 janvier 2024

Ecrit par Elsa de Mon Quotidien Autrement

« Resteriez-vous sept heures à trier des vis ? Eux, oui. » Le bandeau apposé sur le livre Handicap à vendre (Ed. Les Arènes) du journaliste Thibault Petit donne le ton. Des années durant, on a approuvé, la mine presque attendrie, les Esat, ou Établissements et services d’aide par le travail. Cette enquête de six ans a porté un coup à l’illusion selon laquelle ils seraient bénéfiques aux personnes handicapées. « Acheter handicapé ça fait bien », ironise Thibault Petit, et puis cela les exonère de certaines taxes. Dans les faits, les tâches sont répétitives et ardues, et les travailleurs mal payés.

Certes, depuis la parution du livre, on note une bonne nouvelle ! Depuis le 1er janvier, grâce à la loi sur le « plein-emploi », ces personnes ont de nouveaux droits. Celui de faire grève, de se syndiquer, de bénéficier de tickets restos, de se faire rembourser des frais de transports… Autant de droits ouverts aux salariés par le Code du travail dont ils étaient jusque-là privés ! Ces 120 000 travailleurs (dans près de 1 400 Esat) ne sont en revanche toujours pas considérés comme des « salariés ». Seule condition pour qu’ils aient… un salaire et non une compensation.

C’est de « l’exploitation »

« Quand vous vous permettez de faire travailler des gens 35 heures par semaine et de les payer moins que le Smic, je ne sais pas comment on peut appeler ça autrement que de l’exploitation », a réagi, dans L’Obs, François Couturier. Il est le président de l’Association nationale de défense des malades, invalides et handicapés (A.M.I.). Emannuel Macron avait pourtant admis qu’il n’était « plus acceptable » que ces personnes soient payées bien en dessous du Smic – entre 4,79 € et 9,58 € de l’heure.

En 2021, l’ONU publiait un rapport terrible pour la France et son approche « paternaliste du handicap », trop médicale, et qui isole les personnes dans des foyers spécialisés. Contrairement à ce que prônent l’ONU et le Conseil de l’Europe, la politique du chef de l’Etat consiste à ouvrir de nouveaux droits, sans pour autant questionner le modèle français. Celui qu’on appelle « l’institutionnalisation », c’est-à-dire le fait de mettre tous les handicapés au même endroit. « Nous revendiquons l’insertion en milieu ordinaire chaque fois que c’est possible : il y a des milliers de travailleurs en Esat qui pourraient exercer en milieu ordinaire, mais que l’on garde en structure pour assurer la production… », illustre ainsi François Couturier.

La Une du journal Handicapés méchants : "Halte à la charité"
La Une du journal Handicapés méchants : « Halte à la charité »

 

 

Des choix politiques

« C’est une forme de ségrégation juridique et spatiale, et c’est une exploitation qui passe pour de l’action sociale », pointait aussi dans Mediapart Cécile Morin, militante antivalidiste (contre l’oppression des personnes handicapées). Les personnes concernées le dénoncent depuis… des décennies. En témoigne le génial journal militant Handicapés méchants paru pour la première fois en 1974.

Un nom en guise de pied de nez pour s’opposer à une vision « charitable » du handicap. Non, les handicapés ne sont pas de pauvres personnes « gentilles » et sans ressources à qui tendre la main. Les militants handicapés d’hier et d’aujourd’hui ne réclament pas de l’« aide » mais des droits ultrabasiques. Celui de vivre comme ils l’entendent, en toute autonomie, celui de se déplacer et donc d’avoir des bars, trains ou métros accessibles…

« Les questions relatives au handicap [sont] des questions politiques», résume Cécile Morin sur le site de son collectif le Chlee : « La vulnérabilité, la privation des droits, et la dépendance dans lesquelles sont placées les personnes handicapées en France, sont organisées par des choix de politiques publiques, et […] il pourrait donc en être autrement. »

Avis sur : Handicapés : le scandale des Esat

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Les commentaires :

Le problème selon moi c’est que l’on demande maintenant aux travailleurs en Esat de la productivité. On sélectionne du coup des personnes qui sont moins éloignées du travail ordinaire et on offre plus la possibilité à ceux qui sont le plus éloignés de l’emploi de travailler en Esat ce qui était la mission première de ces établissements. Il y a effectivement un gros travail à faire sur l’inclusion . Mais quand celle ci est maltraitante , il faut aussi penser que les institutions comme les Esat sont très utiles. Reste à revoir les conditions des travailleurs bien sûr !

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