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Perdre du poids ? « Comment j’ai réussi à perdre 60 kilos »

Accompagnée pour redécouvrir la satiété et travailler sur les causes de l'obésité.

Léonie Mathieu, anciennement atteinte d'obésité, a réussi à perdre 60 kilos © Joa70 - Pixabay

Paru le 14 novembre 2023

Ecrit par Mathilde de Mon Quotidien Autrement

Jusqu’en 2017, Léonie* Mathieu*, mariée, deux enfants, travaillant dans la communication, était en situation « d’obésité massive ». Elle pesait 126 kilos. Factuellement, cela signifie que son indice de masse corporelle dépassait le nombre 50 (l’IMC est calculé avec le poids divisé par la taille au carré). Le surpoids, lui, apparaît au-delà de 25. Habituée à être grosse, mais pas habituée à l’accepter, elle a décidé cette année-là de se faire accompagner pour perdre du poids.

Elle est parvenue à perdre 60 kilos en quatre ans, sans opération, un cas assez exceptionnel selon ses médecins. Elle raconte cette « renaissance » – sans oublier que son histoire n’est pas valable ni réplicable pour tout le monde – lui permettant de vivre sa « meilleure vie » à 55 ans.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de prendre les choses en main pour perdre du poids de manière si importante ?

Quand tu es trop gros, tu le sais depuis toujours. Il y a des gens qui acceptent, mais cela n’a jamais été mon cas. Même si cela ne m’empêchait pas de vivre non plus : je pouvais me mettre en maillot de bain sur la plage. Plusieurs éléments ont cependant été déclencheurs. Un voyage en Iran où, par 40°C, je me suis rendue compte que j’étais incapable de faire quoi que ce soit. Le moment où je n’ai plus réussi à lacer mes chaussures. Enfin, une formation que j’ai suivie en alternance en 2015-2016 lors de laquelle j’étais constamment épuisée. À 47 ans alors, j’avais déjà fait des tas de régimes où j’avais perdu 20 kilos, puis en avais repris 25. Ce n’était pas évident de savoir si quelque chose pouvait fonctionner concrètement. Mais j’avais l’impression que si je ne tentais rien, j’allais mourir.

Comment vous êtes-vous faite accompagner pour que cette perte de poids soit cette fois effective ?

J’étais mal à un tel point que je voulais qu’on m’hospitalise plusieurs mois pour me mettre à la diète. Mais cela n’existe pas ou très peu en France. Par contre, j’ai découvert les centres spécialisés d’obésité, les CSO. Il y en a 37 en France. Je suis allée dans l’un d’entre eux, géré par une clinique à Lyon. J’y suis arrivée fin 2017 et je me souviens qu’on m’a répondu : « Ici on ne fait pas de régime, on va réapprendre à manger ».

Ça a consisté en quoi, ce réapprentissage ?

Il s’agissait d’apprendre à manger en « pleine conscience ». Quand tu es arrivé en situation d’obésité, souvent c’est parce que tu n’as plus le sentiment de satiété. Tu manges par habitude et tu te remplis. Tu ne sais pas t’arrêter. Manger en pleine conscience, c’est apprendre à redécouvrir cette notion de satiété. Pour y parvenir, il faut manger sans télé, sans écran, sans radio… À chaque bouchée, tu essayes de te demander si tu as encore faim ou non. Au début, c’était un bagne sans nom, je le confesse, mais aujourd’hui, j’ai retrouvé cette sensation.

Rien qu’en retrouvant ce sentiment de satiété, vous êtes parvenue à perdre ces 60 kilos ?

Oui, en quelque sorte. Mais ce n’est que mon témoignage, cela ne fonctionne pas comme ça pour tout le monde. Car j’avais aussi la chance de ne pas avoir de trouble alimentaire. D’avoir des repas déjà plutôt équilibrés chez moi. Lorsque l’équipe médicale qui m’a accompagnée a analysé mes repas, on m’a dit : « Ce n’est pas que vous mangez mal, mais vous mangez trop ». Puis on a bien sûr évolué encore un peu plus à la maison avec mon mari. Maintenant, il n’y a vraiment plus rien d’industriel, je salive devant des fruits et des légumes alors qu’avant j’en mangeais peu…

Il n’y a donc pas eu besoin d’opération…

Non, et j’en suis vraiment contente, car je n’avais pas envie de passer par cette étape. Or, elles sont souvent proposées de manière quasi automatique. Avec l’opération Sleeve, on rétrécit ton estomac de manière chirurgicale, mais si tu ne changes pas tes habitudes, il peut y avoir des effets rebond. Et avec l’opération Bypass, on raccorde ton œsophage sur l’intestin et tu n’as presque plus d’estomac. Il faut alors manger des protéines pures, des vitamines, manger en fractionné… Tout cela ne me tentait pas, j’avais envie d’essayer autrement dans un premier temps. J’ai eu la chance que la perte de poids arrive facilement. Dès le premier mois, j’avais perdu 4 kilos.

De quels autres accompagnements avez-vous bénéficié ?

J’ai été accompagnée par le CSO pendant plusieurs mois, ce qui m’a permis d’être suivie par différents professionnels. Puis j’ai continué à voir plusieurs psychologues, une diététicienne, un endocrinologue…

Je me suis surtout remise à faire du sport. C’est compliqué de s’y mettre lorsqu’on est gros. Mais à Lyon, il y avait une remise au sport spécifique proposée pour les personnes obèses. Ça a été un déclencheur pour moi. Beaucoup d’études l’ont démontré désormais : ce n’est pas ça qui fait perdre du poids. Mais cela permet de se redynamiser, de travailler son cardio, de faire du renforcement musculaire. Cela fait un bien fou. Maintenant j’en fais au moins 5 heures par semaine, parfois 10.

L’obésité est une maladie qui a souvent des causes psychologiques. Comment agir dessus ?

Tu n’es jamais gros par hasard, c’est vrai. À un moment, je me suis demandée : « Pourquoi as-tu accepté de devenir comme ça ? » J’ai suivi plein de cours en ligne sur l’obésité pour comprendre les origines de cette maladie et son fonctionnement. Une femme sur deux en situation de très grande obésité à connu une agression sexuelle dans son enfance. Moi, j’ai eu beau chercher, ce n’est pas ce terrain-là qui apparaît. Par contre, j’avais un terrain familial apte à déclencher la prise de poids. Ma sœur était aussi en situation d’obésité. Nous avons eu des mauvaises habitudes alimentaires dès l’enfance. Mes parents n’aimaient pas cuisiner. Nous avions aussi beaucoup de pression pour réussir et j’ai trouvé un grand refuge dans la nourriture.

Quels conseils donneriez-vous à d’autres grâce à votre parcours ?

Je dirais que ce témoignage n’est qu’un exemple. Il permet de se dire que c’est possible, mais c’est aussi hors du commun. C’est ce que m’ont affirmé plusieurs professionnels, qui n’avaient encore jamais rencontré quelqu’un qui avait perdu autant de poids sans faire d’opération.

Le point à retenir, je dirais, c’est de se faire entourer et d’aller consulter les CSO, plus que les médecins généralistes qui souvent sont un peu largués face à cette maladie ou des diététiciennes encore vieille école qui vont conseiller des produits allégés.

Aussi, il faut savoir que cet état est toujours suspensif : si je ne fais plus attention à ce que je mange, je vais reprendre du poids facilement. Parce que dès que tu deviens obèse, ton corps a pris l’habitude de développer des cellules graisseuses. En maigrissant, elles se vident, mais elles sont toujours là et nombreuses. Donc si tu te relâches, elles peuvent grossir très vite toutes en même temps. Mais aujourd’hui, cela fait deux ans que je suis stabilisée et j’ai l’impression d’avoir vécu une renaissance. Je n’ai jamais été aussi bien de ma vie et j’ai 55 ans.

*prénom d’emprunt

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