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Tiny House

Tranquillement assise sur sa remorque, la première mini-maison ("Tiny House") écolo n'attend que la pendaison de crémaillère...

Tiny House

Paru le 16 juillet 2013, modifié le 9 janvier 2018

Ecrit par Mon Quotidien Autrement

A l’Est de Caen, à côté de Cabourg, se dresse une toute petite maison assise sur une remorque. Avec ses 3 m 20 sous plafond, elle fait 10 m 2 au sol, plus 4 m 2 en mezzanine. Mais dedans il y a tout ce qu’il faut, cuisine, salle de bain, chambre à coucher… La première Tiny House française, entièrement écolo, est née. Celui qui l’a conçue et construite, pas tout seul bien sûr, c’est Yvan Saint-Jours. Journaliste, fondateur du magazine La Maison écologique, il s’est inspiré du “small house mouvement” américain, née en réaction au gigantisme des maisons américaines, pour se lancer lui aussi, dans une vie sous le signe de la sobriété heureuse. Résultat : sa Tiny House est bientôt prête, il en construit une similaire pour sa fille ainsi qu’une annexe pour son jeune garçon.

Comment en es-tu arrivé à construire une « Tiny House » ?

J’ai découvert le concept en écrivant un dossier sur les maisons petites et pas chères il y a cinq ans. Je suis devenu complètement dingue des Tiny Houses. Je suis un peu nomade dans l’âme, j’ai beaucoup déménagé et puis j’ai toujours aimé l’histoire de la sobriété heureuse et volontaire. En fait, ça fait vingt ans que je tourne autour.

Concrètement, ça s’est passé comment?

Je me suis inspiré de ce qui se fait aux Etats-Unis, en l’adaptant au système métrique et à la mode française, aidé par un ami charpentier. Eux sont vraiment dans une démarche décroissante, ils veulent aller au plus simple, sans forcément choisir de matériel écolo, alors que c’est primordial pour moi. Je voulais une maison entièrement écolo. J’ai commencé le chantier le 6 mai, et j’y habiterai officiellement le 3 août. Sachant qu’il y a des journées durant lesquelles je ne travaillais pas : j’ai pris le parti de faire un slow chantier ! J’ai encore la salle de bain à aménager, soit une grosse journée de boulot. J’ai choisi de l’épicéa, un bois très très clair, ce qui fait toute la différence. Ton regard n’est jamais stoppé parce qu’il y a beaucoup de fenêtres et de velux, dix ouvertures en tout.

Dans ton blog, tu dis que tu voulais “vivre autrement”, qu’est ce que ça veut dire?

Une Tiny House, qui n’a pas besoin de permis de construire, peut se mettre n’importe où. Je veux expérimenter, vadrouiller, trouver quelques points d’ancrage et en changer… C’est une nouvelle façon d’habiter parce que c’est une véritable maison, mais qui n’est pas astreinte à rester dans un endroit donné. J’ai envie d’aller à la rencontre de personnes, sans échanges monétaires hors le compteur électrique ou les taxes locales. L’idée, ce n’est pas d’être locataire d’un terrain, mais d’être un nouveau voisin, et pourquoi pas de donner des coups de main.

Ta petite maison n’est pas autonome?

Tel que je l’ai concue, non. Il faut être relié à l’eau et à l’électricité avec des rallonges. Comme elle est toute petite et écoconcue, on peut l’imaginer autonome, en rajoutant simplement deux panneaux photovoltaïques et une citerne. Mais je ne suis pas dans une démarche d’autarcie.

Cette Tiny House, elle est née d’un ras-le-bol?

Oui, j’ai eu trois maisons, je les ai toutes vendues, à perte parce que je ne voulais pas rentrer dans un système de marché. Puis j’ai fini par payer des loyers très élevés… J’en avais donc ras-le-bol de participer à ce système, à une société qui ne me convenait pas. J’aurais pu décider de vivre en ermite, mais si j’ai envie de prendre part à l’évolution de cette société que je n’aime pas trop, il faut que je sois dedans. J’ai réuni toutes mes économies et j’ai construit ces deux petites maisons. Maintenant je recommence à zéro. C’est aussi ça qui m’a motivé, aller jusqu’au bout de mon argent pour être face à l’essentiel.

Est-ce que ça n’aurait pas été possible dans une maison normale?

Oui, c’est vrai. Mais lorsqu’on vit dans une société comme la nôtre, où tout est basé sur le bien de consommation, difficile de ne pas craquer… Même si tu es dans une démarche écolo, tu finis par acheter des bricoles, puis le meuble pour mettre ces bricoles, mais le meuble étant à moitié vide, il faut le remplir.. C’est une terrible logique. Au final, tu as de l’espace. Soit tu l’utilises, soit tu ne l’utilises pas et il est perdu. Je veux que tout l’espace ait un sens. Je ne vais pas me brider et ne rien acheter. Je suis un grand lecteur. Si je veux racheter un livre, je vais penser à le louer ou l’emprunter, si je veux vraiment l’acheter, je vais réfléchir, regarder ma bibliothèque et s’il n’y a pas de place, il faudra en enlever un. C’est un super chouette travail sur soi. Ce n’est pas adapté à tout le monde ! Je ne pense pas être extrêmiste mais radicalement positif. Je n’ai pas du tout envie que tout le monde fasse comme moi, je ne dis pas que la vie va être belle. Je ne sais même pas comment ma vie va être ! Peut-être que dans un an, je n’en pourrai plus. Je ne fais pas d’idéologie du tout. Je construis ces maisons pour moi, parce que je suis à ce moment là de ma vie. Et je le fais maintenant aussi parce que j’ai envie de partager ça avec mes enfants.

Tu parles de projet personnel, mais tu as créé un blog

Oui j’adore communiquer, c’est mon métier… Je voulais relater cette expérience, ça peut servir à d’autres, et c’est un moyen de partager avec mes proches. Tant qu’à faire, autant que ce projet soit ouvert. D’ailleurs, pour la construction de la maison de ma fille cet été, j’organise un chantier participatif. Et je vais mettre tous les plans en ligne, dans une logique d’open source. Sinon, l’idée est de faire une association avec deux ou trois amis qui se sont investis pour développer le concept en France afin de proposer une véritable alternative d’habitations, et faire avancer la loi. Les Tiny Houses pourraient être vues comme de l’habitat social par exemple, si une mairie n’a pas assez d’argent pour des logements habituels.

Précisions : Le plateau de la remorque mesure 4 m de long par 2 m de large, il est à 70 cm de haut. La Tiny House fait 2,40 de large en bas, et 2,52 m au niveau de la gouttière (il ne faut pas dépasser 2,55 m pour la route). Elle mesure 4,96 m de long et 1 m en plus pour la flêche de la remorque. A l’intérieur elle mesure 2,20 m de large pour 4,70 m de long.

Son poids est de 2000 kilos. Tous les matériaux ont été sélectionnés scrupuleusement pour atteindre ce poids là. En effet, la remorque est une « 2,7 tonnes », elle peut donc porter 2700 kg sachant que son propre poids est de 645 kg. Prix des matériaux pour construire la Tiny House vide : 10 000 euros. Coût évalué par mois : moins de 10 euros (eau, électricité…)

Avis sur : Tiny House

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