Vous avez peut-être vu passer certains de ces clichés. Des photos plus vraies que nature. Ou presque. En réalité, il s’agit d’images fausses générées par l’IA.
1. Des soigneurs héroïques
Depuis plusieurs mois, des photos et des vidéos mettent en scène des marins ou des scientifiques en train de retirer avec soin des balanes (petits crustacés) de la peau d’orques ou de baleines. Ils utilisent pour ce faire leurs mains, un jet d’eau ou encore des spatules. Un gestes que les mammifères marins semblent apprécier. Sauf que ces images sont entièrement fausses. Elles ont été générées à l’aide de l’intelligence artificielle (IA). Pourquoi est-ce un problème ? D’abord car ces images laissent penser, à tort que ces animaux ont besoin de l’aide de l’homme, alors que l’intervention humaine est plus souvent nuisible à ces espèces. Elles font par ailleurs oublier que ces animaux sont avant tout sauvages et qu’il est donc potentiellement dangereux de les approcher.
2. Des mini-vaches qui font fureur
Ces images de baleines et d’orques ne sont pas les seules à tenter de tromper les internautes dernièrement. Depuis l’an passé, les images de mini-vaches se multiplient également sur les réseaux sociaux et cumulent des centaines de milliers de vues. Des vaches adorables, mais qui là encore, n’existent pas. L’engouement a été tel qu’un hashtag (#minicows) a même émergé sur les réseaux.
Problème, les vaches « miniatures » existent bien. Elles ne tiennent cependant pas dans la paume d’une main. Voici à quoi elles ressemblent :
La viralité de ces images en ligne a entraîné une hausse des achats de ces vaches. Offrir une mini-vache pour Noël est devenu « tendance ». Au point que leur prix est monté en flèche. Mais ces animaux ne sont pas des jouets et ont besoin de conditions de vie optimales : de l’espace, une nourriture appropriée, etc.
3. Des chouettes géantes
Autre exemple d’animal devenu star des réseaux sociaux grâce aux images générées par l’IA : les chouettes et hiboux géants. De tels animaux existent. Le harfang des neiges, que l’on pourrait penser apercevoir dans les photos et vidéos circulant en ligne, peut en effet mesurer jusqu’à 70 cm de hauteur. Mais là encore, il ne s’agit nullement d’un animal domestique.
4. Un bébé paon bien trop coloré
C’est le cas de ces photos de bébés paon aux mille couleurs ou, à l’inverse, blancs comme neige, écarquillant de grands yeux mignons. Bien loin de la réalité. Puisque les paonneaux, aux plumes jaunes, brunes et grises, ont davantage l’apparence d’un poussin…
5. Une éleveuse de mouton comme appât
Dans un autre genre d’images fausses générées par l’IA, on trouve également de nombreux post comme celui-ci, en particulier sur Facebook. Il présente une jeune femme aux traits de mannequin, se montrant au milieu de son prétendu troupeau. Au-dessus de ce post, on peut lire le message suivant : « Je sais que je n’obtiendrai jamais autant de J’aime que Lady Gaga ou Jennifer Lopez parce que je ne suis pas aussi belle ni aussi connue qu’elles, mais je n’ai pas honte de mon travail et j’adore mes animaux… » Un message qui appelle la sympathie et le soutien des internautes. Ce post cumule d’ailleurs plus de 83 000 likes et plus de 7 000 commentaires. Des comptes se sont spécialisés dans ce type d’images générées par l’IA. « Pour l’instant, l’hypothèse la plus probable est que ces comptes cherchent à maximiser le nombre d’abonnés pour ensuite être vendus à d’autres fins », estime Jean-Jacques Latour, directeur de l’expertise cybersécurité de la plateforme Cybermalveillance.gouv à l’AFP.
On retrouve aussi dans les commentaires de ces publications, des messages de profils demandant aux internautes qui s’émerveillent devant les images de « devenir amis« . Une pratique qui permet à des « brouteurs », de se rapprocher des internautes les plus crédules pour créer de fausses relations en tentant par la suite de leur soutirer de l’argent.