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Entretien

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Cyrielle Abécassis, salariée en charge du développement de Bagneux environnement

Réduction des déchets, recyclerie, jardin partagé, architecture expérimentale, sensibilisation, l'association foisonne d'idées et crée de l'emploi.

Cyrielle Abécassis, salariée en charge du développement de Bagneux environnement © Archives personelles

Paru le 28 janvier 2025

Ecrit par Perrine de Mon Quotidien Autrement

À Bagneux, ville de banlieue parisienne dans les Hauts-de-Seine, comptant quelque 43 650 habitants, une association de protection de l’environnement créée en 2010 a su se faire une place. Bagneux environnement gère aujourd’hui le Tiers-Lieu de la Lisette, hébergeant notamment une agrocité, une recyclerie et un fab lab.

Mon Quotidien Autrement a rencontré Cyrielle Abécassis, salariée chargée du développement associatif de la structure. D’abord en service civique, puis bénévole, avant d’être présidente de l’association pour un temps, elle connaît son histoire et ses actions sur le bout des doigts.

Quelles ont été les motivations pour créer cette association ?

Au début, 3 à 4 personnes avaient la volonté de créer une recyclerie, ou ressourcerie comme ils disaient à l’époque. Autrement dit, la création d’un lieu où l’on peut récupérer des matières, des matériaux, des objets afin de les transformer ou de les revendre. Pour cela, ils prévoyaient d’être en partenariat avec la Régie de Quartier, qui fait notamment de l’insertion professionnelle.

Mais ce projet n’a pas pu se faire. C’était peut-être avant-gardiste pour l’époque. Il n’y avait pas ou peu de recyclerie dans les alentours, donc pas de modèles connus, à part Emmaüs bien sûr. L’association s’est alors dirigée vers l’organisation d’ateliers, d’animations (notamment dans les écoles) et de formations d’apiculture écologique.

Cette volonté d’être dans une dynamique d’économie circulaire, de réduction des déchets, d’où est-elle née ?

Ce qui nous heurtait le plus à Bagneux, c’étaient les encombrants. Maintenant, ils sont récupérés sur rendez-vous, mais à l’époque, il y avait beaucoup de dépôts sauvages, avec des choses qui pouvaient encore servir. La particularité de l’association, c’est que nous sommes une majorité à avoir grandi et toujours vécu à Bagneux. Donc nous connaissons bien le territoire.

Comment l’association a-t-elle évolué pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui ?

Au début, il n’y avait pas de local. Nous menions des actions sur les marchés pour nous faire connaître des habitants. En 2015, quand je suis arrivée, la ville nous avait mis à disposition une salle. Elle était partagée avec quatre autres associations, ce qui a formé le Collectif des ressources alternatives et citoyennes.

Au fur et à mesure, nous avons pu accueillir des salariés et des services civiques. Face à cet effectif grandissant, les locaux ont été déplacés à plusieurs reprises. Durant tout ce temps, le projet de recyclerie est resté dans les cartons et a été relancé avec l’arrivée des salariés. L’association s’est alors rapprochée de l’Atelier d’Architecture Autogérée (AAA), un collectif qui envisageait de nous créer des locaux à partir de conteneurs maritimes.

Nous avons identifié des espaces à Bagneux pour nous installer, et nous sommes tombés sur celui que nous avons aujourd’hui. C’était une pelouse à l’époque, nous avons fait des ateliers participatifs avec les habitants pour imaginer le lieu. AAA cherchait à créer une dynamique avec des associations et des habitants.

À cela, se sont ajoutés les projets de Fab lab, d’agrocité, d’un espace jardin partagé avec serre, etc. Après de nombreux aléas et des lieux éphémères pour ces différents projets, nous avons inauguré la recyclerie sur le site en juin 2023, et le Fab lab au mois de janvier 2025. Le lieu pérenne que nous avons, nous l’avons nommé le Tiers-lieu de la Lisette, il rassemble toutes nos activités aujourd’hui.

Si nous avons pu réaliser tous ces projets, c’est notamment grâce à des subventions de la région Ile-de-France, du SICTOM et du Fonds d’investissement métropolitain, mais aussi au soutien de la Fondation Orange.

 

La recyclerie du tiers-lieu de la Lisette © Eikon
La recyclerie du tiers-lieu de la Lisette © Eikon

Quel a été le rôle de l’Atelier d’Architecture Autogérée dans ces projets ?

L’agrocité et le Fab lab ont été faits avec l’Atelier d’Architecture Autogérée. Ils ont opté pour une démarche de réemploi. Mais l’idée était aussi d’utiliser de nouvelles techniques comme la phytoépuration, la toiture végétalisée, les toilettes sèches, etc. Nos bâtiments sont des prototypes, avec des systèmes qui pourraient être réutilisés à l’avenir. Nous avons quelques problèmes d’isolation, donc je ne peux pas parler de bâtiments bioclimatiques, même s’il y avait cette volonté. C’est de l’expérimentation, et elle a été possible grâce à la mise en place d’un chantier participatif.

La recyclerie, en revanche, a été réalisée par LAO Architecture. Ils ont transformé un hangar de stockage, la démarche était totalement différente. Par exemple, l’agrocité et le Fab lab sont des bâtiments qui peuvent complètement se démonter, contrairement à celui de la recyclerie.

Quels ont été les freins, au lancement de l’association ?

Je dirais que le frein principal a été le fait que la participation citoyenne ne soit pas toujours vue comme quelque chose de professionnel. On ne nous a pas directement fait confiance, notamment sur la création d’emplois. Il y a des réticences sur le fait de créer de l’économie sociale et solidaire. C’est comme ça que je l’ai perçu, mais peut-être que maintenant, ce serait plus facile.

Aujourd’hui, l’association est bien implantée dans le quartier, la ville ?

Nous avons de plus en plus d’adhérents, de demandes pour la recyclerie, de nouvelles personnes qui découvrent l’association et le lieu. C’est aussi parce que nous faisons de plus en plus d’animation et de sensibilisation.

Concernant l’aspect nature en ville, en plus d’avoir développé les animations, nous avons fait des inventaires naturalistes sur la friche située à côté du Tiers-lieu. Nous avons aussi des partenariats avec les magasins bio pour récupérer les invendus alimentaires, que nous distribuons tous les mardis et jeudis à l’agrocité.

Si l’association s’est développée, c’est notamment grâce à de nouveaux venus, porteurs de nouvelles idées. Par exemple, un projet de composteurs a été proposé par deux habitants, devenus ensuite adhérents. Douze composteurs ont été implantés dans la ville grâce à eux.

Les différentes activités permettent des connexions entre différents domaines. Par exemple, une personne qui aime bricoler va pouvoir découvrir la biodiversité. Mais aussi, quelqu’un qui aime jardiner va peut-être aussi s’intéresser à la réduction des déchets. Mais la difficulté pour les prochaines années, ça va être la coordination de ces différentes activités. C’est à la fois la force de l’association, mais aussi sa faiblesse.

 

Avis sur : Cyrielle Abécassis, salariée en charge du développement de Bagneux environnement

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