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La France, en retard sur l’adaptation au changement climatique

Nucléaire, trait de côte, bâti, montagne, agriculture, train : tous secteurs où le rapport annuel de la Cour des comptes estime les améliorations nécessaires.

Au moment de la rénovation des logements, le risque d'inondation est encore trop peu pris en compte. Crédits : Pierre-Alain Dorange (Flickr)

Paru le 11 juin 2024

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Logement, fourniture d’énergie, train, gestion des forêts, santé des personnes vulnérables… Dans son rapport annuel 2024, la Cour des comptes a passé au crible seize sujets, afin d’évaluer leur adaptation au changement climatique.

Les conclusions des magistrats sont sévères. De manière générale, ils soulignent :

  • un manque de données permettant de faire des projections précises et sûres et d’adapter les normes ;
  • un manque de planification, de cohérence et de coordination entre les politiques publiques ;
  • une évaluation des coûts de l’adaptation « encore trop souvent lacunaire, voire inexistante, faute de données suffisantes mais également parfois d’objectifs clairs ».

Une protection de la santé des personnes vulnérables à améliorer

La Cour des comptes s’est notamment penchée sur la protection de la santé des personnes vulnérables face aux vagues de chaleur. Elle regrette un manque de données scientifiques, alors même que ces vagues de chaleur ont entraîné 33 000 décès en France de 2014 à 2022.

Pour de meilleures capacités d’adaptation, l’autorité financière préconise d’évaluer la capacité d’adaptation du parc immobilier hospitalier aux pics de chaleur, de dresser et diffuser une liste de médicaments appelant des précautions d’usage durant les vagues de chaleur ou encore de constituer un registre communal des personnes âgées et isolées.

Dans les villes, des îlots de chaleur encore négligés

La Cour s’est également intéressée à l’adaptation des bâtis : villes, logements, bâtiments publics.

Dans les villes, les études de vulnérabilité sur lesquelles repose l’évaluation des risques sont « généralement insuffisantes » et l’évaluation des coûts nécessaires pour l’adaptation au changement climatique fait défaut. Les stratégies d’adaptation, qui auraient dû être mises en place par les intercommunalités depuis une dizaine d’années ne sont pas encore la norme. Et lorsqu’elles existent, l’articulation avec les autres documents de planification est « très perfectible ».

Si le rapport regrette le manque de prise en compte de l’exposition au phénomène d’îlot de chaleur urbain, il a félicité la végétalisation croissante dans les villes, qui permet de tirer parti de l’évapotranspiration et de l’ombrage. Même si ces mesures « ne permettent pas de répondre à tous les enjeux associés aux épisodes de canicule ».

La nécessité de rénovation globale dans les logements existants

A l’échelle des logements, les normes récentes imposent dans les constructions neuves une bonne prise en compte des risques : augmentation de la fréquence et de l’intensité des pics de chaleur et des inondations, accélération du phénomène de retrait et de gonflement des sols argileux. C’est moins le cas des logements existants. Pour l’heure, la priorité a été donnée à la rénovation énergétique. Mais seules 3 % des surfaces rénovées font l’objet de rénovations globales. Bien insuffisant pour une bonne adaptation du parc. « À défaut d’une adaptation des logements, le recours à la climatisation pourrait être massif », alerte la Cour. Or cette solution présente des risques de « mal-adaptation » , avec une augmentation de la facture énergétique, une hausse des émissions de gaz à effet de serre et une accentuation des effets d’îlots de chaleur urbains.

Les bâtiments publics, un « angle mort » de la politique immobilière

Problème : encore une fois, le coût de l’adaptation des logements existants est aujourd’hui inconnu, faute de données techniques notamment. Il est nécessaire d’investir dans la recherche pour identifier des solutions de prévention des sinistres moins coûteuses.

Pour les bâtiments publics (192 000, soit 94,4 millions de m²), la priorité a jusqu’alors été donnée à l’atténuation du réchauffement climatique en visant une baisse des émissions et des coûts énergétiques. Les travaux d’adaptation sont aujourd’hui « un angle mort de la politique immobilière de l’État ».

Nucléaire et hydro-électricité : une bonne prise en compte du changement climatique

La Cour des comptes s’est ensuite intéressée à l’énergie. Et plus précisément aux parcs nucléaires et hydro-électriques, dont l’exploitation et la sûreté dépendent notamment de la ressource en eau. Les centrales nucléaire constituent le troisième poste consommateur d’eau en France (12% de la consommation totale), derrière l’agriculture et l’eau potable.

Les conséquences des canicules sur la production électrique sont limitées à court et moyen terme, mais elles vont s’accentuer. Globalement, les exploitants ont pris en compte le changement climatique. La Cour suggère tout de même d’intensifier leurs actions d’adaptation et d’anticiper la localisation des nouveaux réacteurs selon, entre autres critères, les contraintes liées au climat (notamment les besoins en eau).

Un réseau ferroviaire vulnérable

Chez Mon Quotidien Autrement, nous sommes de fervents défenseurs du train. Mais il apparaît que le réseau ferroviaire (hors lignes à grande vitesse) présente des fragilités liées à son ancienneté : normes de construction moins exigeantes qu’aujourd’hui, tracés exposés au risque d’inondation, technologies dépassées. La part du réseau exposée à des niveaux de risques élevés liés aux fortes chaleurs, au retrait-gonflement des sols argileux et aux inondations est en augmentation.

Face à une absence de coordination de la part de l’État, la SNCF doit développer des outils de diagnostic et de surveillance prédictifs, permettant de fonder ses décisions en matière d’entretien et d’investissement.

Trait de côte : s’adapter plutôt que lutter

Les magistrats ont également examiné les politiques d’adaptation au changement climatique concernant la gestion du trait de côte, qui recule inexorablement. « De nombreux territoires fortement affectés par l’érosion côtière ne sont toujours pas couverts par un plan de prévention des risques littoraux, si bien que l’urbanisation peut s’y poursuivre dans des zones menacées », regrette l’autorité financière. Les stratégies nationales et locales d’anticipation et d’adaptation sont « inabouties ». Et la plupart des actions mises en œuvre visent à lutter contre le recul du trait de côte (construction d’ouvrages notamment) et non à s’adapter.

La Cour propose de mettre en place un dispositif de financement de la gestion publique du trait de côte instituant une solidarité financière entre territoires littoraux.

Agriculture : la balle dans le camps des agriculteurs

Concernant les cultures céréalières, la Cour des comptes rappelle que les rendements stagnent depuis le début du siècle en raison du changement climatique. La France dispose d’un système de recherche et d’innovation complet dans le domaine des céréales, qui a su mettre au point un ensemble de leviers techniques pour l’adaptation. Il appartient désormais aux agriculteurs de s’en emparer.

Pour permettre ces évolutions, le système de formation initiale et continue joue un rôle majeur. Les futures évolutions de la PAC pourraient aussi encourager les agriculteurs pionniers qui entreprennent ces transformations.

Des stations de montagne à bout de souffle

En montagne, la Cour a constaté l’essoufflement du modèle économique du ski, notamment en raison de la baisse de l’enneigement. Les stations seront toutes plus ou moins touchées à l’horizon 2050. Mais les politiques d’adaptation « ne sont aujourd’hui pas à la mesure des enjeux ».

Les acteur se sont trop concentrés sur la production de neige. Et les actions de diversification sont rarement adossées à un véritable projet. Comme d’autres grands pays du ski, la France « aurait tout intérêt à promouvoir une organisation fédérant l’ensemble des acteurs concernés autour de projets de territoires et d’une gouvernance élargie, permettant de préserver les ressources et de valoriser les espaces naturels », estime le rapport.

En outre-mer, un manque de culture du risque climatique

Dans les territoires d’outre-mer, la problématique est encore autre. La qualité et la précision de l’information sur le changement climatique est inférieure à celle de l’Hexagone.

De plus, les situations démographiques, économiques et sociales des Outre-mer peuvent conduire à des arbitrages difficiles entre les politiques de développement et les politiques de prévention et de lutte contre l’exposition au risque. De même, les fragilités structurelles des territoires ultramarins, cumulées à une insuffisante sensibilisation des habitants et des élus aux risques nouveaux apportés par le changement climatique, conduisent à privilégier les investissements ayant des bénéfices à trop court terme.

Avis sur : La France, en retard sur l’adaptation au changement climatique

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