A l’école de Rivolet, dirigée par Boris Thomas, on pratique aussi le chant comme une invitation. « Depuis quatre ans, les élèves ont institué ce rituel du chant matinal et a capella ! » évoque le professeur des écoles favorable à ce type d’initiative. En plus de la chorale traditionnelle, les projets pédagogiques prennent souvent une consonance artistique : après le baroque autour de Louis XIV l’an passé, place aux musiques actuelles !
Un enfant du pays comme artiste intervenant
Pour la création de leur album de douze titres « Graines de liberté », de l’écriture des textes à l’enregistrement jusqu’aux concerts, les vingt-neuf élèves de CE2-CM1-CM2 sont accompagnés par Laurent Fellot, un papa de l’école également auteur-compositeur-interprète du trio Des fourmis dans les mains, deux fois prix Charles-Cros. Son intervention à l’école, passionnante et exigeante, a démarré cet automne. « J’aime l’idée que chacun ait droit à la parole et que la musique facilite ces rassemblements. Leurs textes sont forts et parlent de liberté ! En tant qu’artiste, on se nourrit de cet émerveillement qu’ont les enfants, on les pousse sur un texte chanté ou parlé à se sentir artiste à leur tour et surtout on vise le côté participatif, que chaque note, chaque son, chaque percussion ou corde créent l’énergie commune » confie Laurent.
Des instruments fabriqués maison…
Un peu à l’image des orchestres recyclés en Amérique latine où les instruments sont fabriqués à partir de déchets, Laurent Fellot a pensé corser le projet déjà ambitieux de concevoir et surtout de faire jouer la musique aux élèves, pour la plupart novices en musique, sur des instruments en bois faits maison. Des percussions et des cordes, sortes de « guitarcelle » ont été conçues dans l’atelier sous son studio d’enregistrement. Fanny, une maman violoniste, a ensuite passé beaucoup d’heures avec les enfants volontaires pour réussir à caler les mélodies avec deux cordes, en parallèle du travail de la voix, du chant, des chœurs.
… et un clip comme les pros
Dès le second trimestre, l’instituteur révélait les progrès énormes observés dans la prise d’autonomie et la confiance en eux. « Le tournage du clip cet hiver avec le soutien du réalisateur Sylvère Petit, a apporté une motivation supplémentaire aux élèves avec plus de 6 000 vues sur YouTube et les premiers retours positifs », commente Boris Thomas. Le projet artistique a aussi capté l’attention des médias et les enfants ont dû apprivoiser les interviews pour la presse écrite, les radios locales ou France 3 régional. Avec les concerts de cette fin d’année et la sortie de l’album, dont la vente servira à compléter la rémunération des intervenants, c’est la dernière ligne droite pour ces graines de liberté.