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Skiera-t-on en 2050 ?

Les montagnes sont particulièrement sensibles au réchauffement climatique et l’enneigement baisse constamment. Ce qui pousse les stations de ski à agir.

Skiera-t-on en 2050 ?

Paru le 22 janvier 2013, modifié le 9 janvier 2018

Ecrit par Mon Quotidien Autrement

La station de Drouzin-le-Mont, en Haute-Savoie, est sur la mauvaise pente. Elle pourrait renoncer au ski d’ici à l’hiver prochain. Le maire a déclaré vouloir se reconvertir dans « la montagne douce« . « Il y a plein de choses à faire en montagne sans avoir des câbles au-dessus de nos têtes. On aura du monde, je n’ai pas peur« , assure-t-il dans un entretien.

La fin du rêve blanc

Fermer une station reste rare mais nombre sont celles qui souffrent. En cause, le réchauffement climatique : à la station de Météo France installée au col de Porte (1325 m), dans le massif de la Chartreuse, référence en la matière, la hausse enregistrée est de 2 °C depuis 1960. Les chiffres ne manquent pas. Une étude récente montre que le principal résultat est la diminution forte dès le milieu du 21ème siècle de la durée d’enneigement de tous les massifs, ce jusqu’à une altitude de 2500 m. A la fin du siècle la durée annuelle d’enneigement est réduite de 80% dans les scénarios les plus pessimistes, mais 50% dans les scénarios optimistes. Les Alpes, elles, sont particulièrement sensibles aux changements climatiques et le réchauffement récent y est à peu près trois fois supérieur à la moyenne mondiale, nous dit l’OCDE. Les années 1994, 2000, 2002 et, surtout 2003, y ont été les plus chaudes depuis cinq cents ans. « ça va plus vite en montagne que sur le reste du territoire nous disent les climatologues. Mais depuis l’hiver sans neige de 2007-2008, on a connu des hivers assez fastes. Globalement, on va vers moins de neige mais  surtout plus de variabilité, avec des années sans neige, d’autres avec, des débuts de saisons très enneigés mais des fins moins…, souligne Philippe Bourdeau, géographe à Grenoble. En tous cas, le changement climatique est tangible et se manifeste par une recherche de montée en altitude des stations et par une recherche de sécurisation par la neige de culture. »

Le mythe perdure

Aujourd’hui, les sports d’hiver, qu’est ce que c’est ? Trois choses pour Philippe Bourdeau, du laboratoire Territoires de Pacte et spécialiste de l’évolution du tourisme sportif hivernal.

« Tout d’abord, c’est une très grosse affaire économique. Ensuite, c’est un mythe : dès qu’il y a trois flocons de neige les médias bruissent, parlent de la poudreuse, de raclette et de tartiflette, avec des images qui laissent penser que tout le monde va se précipiter vers les stations. Tout l’aménagement de la montagne s’est fait sur le thème du ski pour tous et de la démocratisation, alors qu’on n’a jamais dépassé les 9% de taux de départ.  Ce qui amène au troisième point :  c’est une niche culturelle.  Une toute petite partie des Français part aux sports d’hiver, la moitié des skieurs est d’origine étrangère. »

L’usure et le choc climatique

Un mythe émoussé par une certaine usure, mais aussi par le réchauffement climatique. «  2008 a été l’année de la révélation. Il y a eu une frénésie de colloques, des démarches de certification environnementale etc… Mais les derniers chiffres du ministère de l’Environnement disent que les stations de ski consomment de plus en plus d’eau et d’électricité! ». C’est le syndrome « AIE ! » : Automobile- Immobilier- Enneigement artificiel. Rien de très green effectivement.

« La notion de développement durable date de la fin des années 80, le tourisme durable des années 90 et il a fallu encore 10 ans pour que ça arrive dans les stations. De toute façon, l’imaginaire des stations est prométhéen, démesuré. Historiquement, la question de l’environnement, c’est de la poésie pour ces polytechniciens ! Et on a fait la même chose sur le littoral. De la Grande Motte à Puy-Saint Vincent, c’est la France Gaulienne des années 60« , continue le géographe.

Aujourd’hui, le modèle est épuisé : on pensait que les sports hiver allaient se généraliser et devenir une pratique de masse, ce qui n’est jamais arrivé. Les habitudes ont changé, aussi : fini le ski tous les ans, toute la journée.

L’enjeu: sortir du tout-tourisme

« Il y a vingt ans, avec l’émergence du snowboard, de la raquette, on a commencé à sortir du tout-ski. Il y a dix ans, l’enjeu était de sortir du tout-neige, mais on a tardé à prendre en compte le problème du réchauffement climatique et de la lassitude vis-à-vis du ski, en proposant d’autres activités. Aujourd’hui, l’enjeu c’est de sortir du tout-tourisme. Que la montagne soit un lieu à vivre, et pas seulement un lieu de vacances ». Au final, les petites stations proches des grandes villes vont s’en sortir. Elles vont de plus en plus devenir des lieux résidentiels. Un bon nombre de Français sont attirés par la qualité de l’environnement et trouvent dans ces petites stations à proximité des villes où ils travaillent une alternative résidentielle tournée vers les loisirs, même si le ski n’est plus qu’une activité parmi d’autres. Quant aux grandes stations, réchauffement climatique ou pas, elles ont les moyens de produire de la neige artificielle en quantité et d’attirer les Français comme les étrangers amateurs de glisse. Les moyennes stations, éloignées des grandes villes et sans pléthore de moyens financiers, risquent, elles, de beaucoup souffrir.

 

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