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Les objets connectés pour mieux prendre soin des personnes âgées : bonne ou mauvaise idée ?

Avec modération.

Les objets connectés pour les personnes âgées se développement. DR

Paru le 1 novembre 2022

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Evolution démographique oblige, en 2030, les plus de 60 ans seront 21 millions en France. D’ici 2050, les plus de 65 ans représenteront un quart de la population et surtout, la part des plus de 85 ans devrait doubler. Pour aider les personnes (très) âgées à vivre dans de meilleures conditions, que ce soit chez elles ou dans des établissements d’accueil spécialisés, de plus en plus d’objets connectés voient le jour. Des objets connectés de toutes sortes. De la fourchette connectée qui permet de contrôler que les repas sont bien pris, au pilulier connecté pour s’assurer de la prise du traitement, en passant par les robots de présence capables d’effectuer un certain nombre de tâches de la vie quotidienne et aider les personnes âgées à rester en contact avec leurs proches par exemple. On peut aussi citer les podomètres et cannes connectés qui « monitorent » l’activité physique, le coussin connecté anti-escarres, le médaillon connecté avec bouton d’appel d’urgence, la couche connectée…

Tous ces objets ont vocation, avec plus ou moins de succès, à développer la prévention et surtout la prévention de la perte de l’autonomie. Le but étant au maximum de permettre aux personnes âgées de continuer à vivre chez elles, mais aussi d’améliorer le suivi dans le cas de maison de retraite ou d’Ehpad.

Des outils utiles pour les maladies chroniques

S’il est un cas ou les objets connectés ont fait la preuve de leur utilité, selon la plupart des études, c’est dans le cadre du suivi des maladies chroniques, dont les personnes âgées sont proportionnellement nombreuses à souffrir. « : Les dispositifs de télémédecine ont démontré leur efficacité dans le traitement de maladies chroniques comme l’insuffisance cardiaque et l’hypertension artérielle. La télésurveillance permet notamment d’optimiser le suivi des patients, de limiter les admissions à l’hôpital et d’améliorer la qualité de vie des personnes », note ainsi l’observatoire régional de la santé en Provence-Alpes-Côte-d’Azur dans un rapport de 2021 sur Les nouvelles technologies en faveur du vieillissement en bonne santé à domicile.

Les applications sur smartphones développées pour les personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, pathologies cardiovasculaires, hypertension, asthme, …) et qui incluent souvent le suivi de certains paramètres (glycémie, tension artérielle, poids, fréquence de l’activité physique …), et/ou le rappel de la prise de traitements, apportent aux patients un sentiment d’efficacité quant à la gestion de leur maladie et des comportements plus favorables à leur santé.

Des objets connectés qui ne remplacent pas le personnel soignant

L’utilité et l’efficacité de ces objets connectés pour mieux prendre soin des personnes âgées est en réalité aussi variable que ces objets sont divers et multiples. Difficile en effet de comparer un objet médical, prescrit par un médecin, remboursé par la Sécurité sociale et qui aura reçu une certification européenne, à certains gadgets qui affirment, parfois sans fondement, apporter une amélioration des conditions de vie ou de la prise en charge médicale.

Ces objets connectés présentent toutefois certaines limites :

  • Les seniors sont encore parfois réticents à l’usage de ces nouvelles technologies, ce qui nuit directement à leur efficacité ;
  • Ces objets prennent aussi parfois mal en compte les besoins spécifiques, en termes cognitifs notamment, des personnes d’un grand âge et ne sont au final que peu adaptés ;
  • Leur remboursement est encore très marginal ;
  • La sécurité des données posent encore question.
  • Le développement de ces objets pour pallier un manque de personnel est tentant, en particulier dans les déserts médicaux. Toutefois, ce sont ces mêmes territoires qui, souvent, comprennent des zones blanches ou encore mal raccordées aux réseaux de télécommunication.

Enfin, la démocratisation de ces services connectés doit venir en complément et non en remplacement des soins médicaux et du travail du personnel soignant. Un robot de présence n’a pas vocation à remplacer un soignant. Et surtout, il ne saurait remplacer le contact et les échanges humains. Et encore moins le toucher. Une caresse, un massage, un câlin apporteront bien plus que n’importe quel objet ne pourrait le faire à des personnes âgées qui souffrent souvent d’une grande solitude

 

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Les commentaires :

Bonne idée si ça se limite à quelques paramètres de suivi, mais dangereux si ça vise à faire des économies de personnel et de lien. Et s’il s’agit de fliquer la personne sans prendre en compte son envie de vivre, de vivre comme elle l’entend et la liberté de son corps. La personne âgée n’est pas un enfant et il est important de respecter son désir, si difficile déjà à exprimer à cet âge.

Bienvenue dans le « smart world »! Avec l’Internet des objets (grâce à la 5G) et bientôt l’Internet des corps (=IOB avec la 6G), le » technosolutionnisme » devrait selon certains, régler tous les problèmes… Et pourtant, outre la surconsommation énergétique engendrée (alors qu’il y a urgence à la réduire) le tout numérique ou « l’ère du crétin géré algorithmiquement » pose des questions sociétales fondamentales. Derrière de pseudo promesses d’égalité et de liberté c’est un monde complètement déshumanisé et sous totale surveillance qui se dessine…

Personnellement, je comprends que cela puisse venir en appui pour une personne qui veut garder son autonomie mais a des « oublis ».
Toutefois, cela ne doit en aucun cas venir en remplacement de personnes accompagnant l’aîné concerné.
Notre société se doit d’être attentive aux personnes âgées. Et cela relève de la responsabilité de chacun mais aussi des moyens donnés à tous pour y aider…

En effet le problème de la connexion clôt le débat , à quoi servent ces objets quand internet passe de façon irrégulière , quand il y a des coupures et même des coupures d’électricité , quand il faut réinitialiser….? Il faut de la présence humaine . Mais quand vous avez 3 fois par semaine 1H d’aide ménagère qui va sortir et étendre le linge de la machine que lance l’aide ménagère ? Qui va rentrer la poubelle qu’il faut sortir au bout du chemin un jour par semaine ? L’aide ménagère doit choisir en 1H : ménage ou courses ? Si elle fait les courses qui va chercher l’argent liquide à la banque pour qu’elle puisse payer ? Je pense à ça pour les personnes à mobilité réduite qui habitent la campagne . Seule la présence humaine ….de qualité et en nombre d’heures suffisantes permettrait de garder nos aînés , en sécurité et en confort chez eux . Ceci étant la solitude existe aussi en EHPAD où le personnel est trop souvent débordé et a un charge un trop grand nombre de personnes .

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