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Bernadette Ojardias : « Un citoyen en Ehpad est un citoyen comme les autres »

La vice-présidente du collectif EF42 lutte contre les maltraitances dans les Ehpad.

Bernadette Ojardias Un citoyen en Ephad est un citoyen comme les autres-min

Paru le 27 février 2024

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Lutter contre les maltraitances dans les Ehpad, demander un meilleur maintien du lien entre résidents et famille, militer pour un autre Ehpad, plus respectueux des personnes : c’est la raison d’être du collecte Ehpad Famille 42, créé par Annie Rousseau et Bernadette Ojardias. Cette dernière, vice-présidente de l’association qui compte une centaine d’adhérents, nous explique comme l’accueil des personnes âgées pourrait être amélioré.

Pourriez-vous commencer par nous raconter ce qui vous a amené à créer le collectif EF 42 ?

Nous avons créé le collectif à la suite des deux mois et demi de confinement en 2020. Annie Rousseau [la présidente de l’association] et moi-même nous sommes rencontrées à cette période. Nous avons toutes les deux une mère en Ehpad et avions pu constater les effets délétères de cette période sur les résidents. Nous avons tous retrouvé nos proches amaigris, parfois agars, en perte d’autonomie. Et nous ne savions pas comment faire bouger les choses. Nous avons d’abord formé un collectif, puis sommes devenus une association en juillet 2021.

Quelle est la principale demande de votre collectif ?

Le plus urgent pour nous est de rendre la visite libre dans les Ehpad. Nombre d’établissements limitent encore les horaires et ferment parfois à 17h30 ou à 18 heures. Pour les membres de la famille qui travaillent, cela peut rendre les visites impossibles. Un citoyen en Ehpad est un citoyen comme les autres. Il est grave d’être obligé de défendre ce droit. Les droits de visite sont réservés aux personnes incarcérées. Ils ne devraient pas concerner les résidents des Ehpad.

Comment pourrait-on améliorer la prise en charge des personnes âgées ?

Il faudrait commencer par repenser le système permettant de dénoncer des faits de maltraitance. Aujourd’hui, ils sont rapportés à l’Agence régionale de santé (ARS), qui contacte alors l’établissement concerné. Celui-ci lui répond immanquablement que tout est fait dans les règles. Et les familles sont impuissantes. Nous demandons à ce qu’un référent Ehpad soit nommé au sein de chaque ARS. Il pourrait alors jouer le rôle de médiateur en cas de faits de maltraitance et pourrait organiser des échanges contradictoires notamment.

Cela permettrait peut-être également de limiter la peur des représailles. La semaine dernière encore, j’ai reçu deux coups de téléphone.  L’un, d’une personne qui s’était plainte du traitement réservée à sa mère. Et cette dernière lui avait demandé d’arrêter car on ne lui disait plus bonjour. L’autre, d’une famille qui, après plainte, s’était vue répondre : « Si vous n’êtes pas contents, vous partez ». Nos parents ne sont tout de même pas des paquets.

Mais plus globalement, nous voulons travailler à la création d’un autre Ehpad, plus respectueux de ses résidents et de ses proches.

A quoi ressemblerait cet « autre Ehpad » ?

Il faut bien sûr plus de personnel. Plus d’aide-soignants, mais aussi plus de directeurs d’établissement, de médecins, etc. Cela nécessite un travail de fonds sur la formation et l’attractivité salariale notamment. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut repositionner la personne âgée. C’est ce que font déjà, par exemple, les établissements qui disposent du label Humanitude. Cette approche consiste à prendre du temps avec les personnes. Au lieu de faire à la place du résident, on l’aide à faire, on lui redonne de la confiance. Et on constate que ces pratiques ont tendance à permettre une baisse de la médication.

Il existe d’autres exemples. La méthode Montessori pour les personnes âgées par exemple. Ou encore la méthode Carpe Diem, qui consiste à conserver le rythme de la personne âgée. A son domicile, la personne avait son rythme. Mais une fois en Ehpad, on lui demande de se lever à heure fixe, de dîner à 18h30 et de se coucher à 19h30. Là encore, cette méthode permet de réduire la prise de médicaments.

Quels sont vos moyens d’action ?

Nous avons par exemple intégré le comité d’éthique du Synerpa (Syndicat national des établissements, résidences et services d’aide à domicile privés pour personnes âgées) qui regroupe les établissements associatifs et privés. Au sein de ce comité, nous travaillons à la rédaction d’une charte. Seulement des chartes, il en existe déjà plein. Nous avons donc demandé à ce que le Synerpa engage ses adhérents à la signer, pour qu’elle soit effective et ne finisse pas dans un tiroir.

Nous essayons aussi, bien sûr, de plaider notre cause auprès des pouvoirs publics. Le livre de Victor Castanet* a été un vrai déclencheur. Il a aidé à sensibiliser à notre cause. Mais le fréquent renouvellement de ministres constitue un vrai problème pour nous. A chaque nouveau ministre, c’est un nouvel interlocuteur. Auprès duquel il faut à nouveau se présenter, présenter notre cause, nouer une relation, essayer de faire avancer les choses. Depuis que nous avons lancé le collectif, quatre ministres se sont succédé. Et dans sa déclaration de politique générale, fin janvier, Gabriel Attal n’a eu que deux phrases pour les Ehpad.

Notre problème, c’est que nous n’avons pas de moyens de pression. Nous n’avons pas de tracteurs. Que des fauteuils roulants.

 

Pour contacter le collectif : ehpad.collectif.familles42@gmail.com ou 07 72 14 05 17.

 

*Les Fossoyeurs, de Victor Castenet (Edition Fayard, 2022), dénonce les pratiques du groupe Orpéa, leader mondial des Ehpad et des cliniques.

Avis sur : Bernadette Ojardias : « Un citoyen en Ehpad est un citoyen comme les autres »

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