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La viande artificielle va-t-elle remplacer notre bidoche ?

Quand les cellules souches des laboratoires arriveront dans nos assiettes...

Viande artificielle ©Mike Licht

Paru le 20 mars 2018

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

« Dans cinquante ans, nous échapperons à l’absurdité d’élever un poulet entier afin de manger le pectoral ou l’aile, en cultivant ces pièces séparément dans un milieu approprié. » C’est Churchill qui écrivait ça… en 1932. Visionnaire, non ? L’ancien Premier ministre était certes allé un peu vite en besogne, mais l’idée n’est pas si farfelue.

De plus en plus, l’idée de cultiver de la viande en laboratoire intrigue. Voire séduit. La bidoche artificielle serait-elle une solution face aux conséquences néfastes de notre surconsommation de barbaque ?

La viande artificielle, c’est quoi ?

Point d’animaux à quatre pattes, qui ruminent, dorment et défèquent. Ici, la viande est produite directement en laboratoire, in vitro, à partir de cellules souches de poulet, ou d’autres animaux. Les cellules sont cultivées dans des boîtes de Petri en plastique, dans un milieu nutritif (hormones, antibiotiques, nutriments, fongicides, sérum de veau fœtal…). Au fur et à mesure, elles se développent, se multiplient, se spécialisent en cellules musculaires pour former un steak de quelques centimètres d’épaisseur, au bout de 4 à 6 semaines. Contrairement au morceau acheté chez votre boucher, la viande artificielle ne contient ni nerfs, ni vaisseaux sanguins, ni gras. Pour obtenir un goût et une consistance proche de la viande que nous connaissons, on lui ajoute du sel, de la chapelure, un peu d’œuf déshydraté, du jus de betterave ou encore du safran.

Qui la fabrique ?

Le premier « Frankenburger » a été dégusté en 2013 à Londres. Son prix ? 250 000 euros pour 140 grammes ! C’est le Néerlandais Mark Prost qui l’a mis au point. Pas moins de 20 000 fibres de muscles ont été nécessaires. Depuis, d’autres sociétés se sont lancées sur le créneau. Memphis Meat – une entreprise américaine qui compte parmi ses investisseurs Bill Gates, Richard Branson (le patron de Virgin), ou encore Jack Welsh (l’ancien PDG de General Motors). Elle a débuté, en mars 2017, la production de viande de poulet et de canard, totalement artificielle. Mais il faut aussi citer l’Israélienne Super Meat, ou encore Impossible Foods, Hampton Creek, Modern Meadow… Elles sont de plus en plus nombreuses sur le coup.

Est-ce une alternative à l’élevage industriel ?

On sait que l’on mange trop de viande. Beaucoup trop. Et que les conséquences sont désastreuses. La FAO (l’Organisation Mondiale des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que 60 milliards d’animaux ont été tués en 2016 pour leur viande. D’ici à 2050, ce nombre pourrait s’élever à 110 milliards. Quand on sait aussi que l’élevage est d’ores et déjà responsable de 15 % des émissions de CO2 dans le monde, on se dit qu’il faut réagir. Et à priori, avec la viande artificielle, pas d’élevage industriel. Donc pas de souffrance animale, pas d’animaux tués, pas de rejets de gaz à effet de serre. Selon SuperMeat, la production de poulet artificiel utiliserait 99% de surfaces agricoles en moins que celle de viande classique, 90 % d’eau en moins et émettrait 90 % de gaz à effet de serre en moins.

Là où ça coince….

En pratique, ce n’est pas si simple.

  • Produire de la viande artificielle réduit l’occupation des sols et les rejets de Co2 mais demande par contre beaucoup d’énergie (il faut remplacer les fonctions biologiques des animaux, comme la digestion ou la circulation des nutriments, par des procédés industriels très gourmands en électricité).
  • A grande échelle, la production industrielle de viande pourrait entraîner d’autres pollutions, dont il est difficile d’évaluer la nature et l’ampleur actuellement.
  • Quid des œufs et du lait ? On n’a pas encore la possibilité de boire du lait de vache artificiel ni de manger des œufs sortis de laboratoire. Or, en France, les vaches laitières fournissent 40 % de la viande bovine que l’on mange.
  • L’utilisation de sérum fœtal de veau pour la croissance des cellules souches fait débat. Cette substance est utilisée car elle est riche en facteurs de croissance et en hormones. Le problème, c’est que ce sérum est prélevé dans le sang des fœtus de veau, au moment de l’abattage des vaches en gestation. Pour produire 1kg de viande in vitro, il faudrait environ 100 ml de sérum (sachant qu’il faut entre deux et six fœtus pour produire un litre de sérum environ). Il faut donc potentiellement maintenir l’élevage intensif pour produire de la viande artificielle, censée justement nous affranchir de ces méthodes d’élevage. A noter que les chercheurs des entreprises travaillent actuellement au remplacement du sérum fœtal de veau.
  • Pas sûr qu’on ait un jour envie de manger de la barbaque sortie tout droit de laboratoire. L’artificialité de cette viande peut avoir un effet de répulsion pour pas mal de consommateurs (on en fait partie !).

Vive les protéines végétales !

En attendant l’arrivée de la viande de laboratoire dans les supermarchés, vous disposez d’autres solutions pour lutter contre les ravages de l’élevage intensif :

  • Manger moins de viande et choisissez-la mieux. Achetez-la chez le boucher, tournez-vous vers la vente directe, vérifiez sa provenance.
  • Remplacez les protéines animales par des protéines végétales en incorporant céréales et légumineuses à votre alimentation.

Avis sur : La viande artificielle va-t-elle remplacer notre bidoche ?

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Les commentaires :

Ces du grand n’importe quoi , la viande animale ces la meilleure et les élevage français à 98% respect le bien être animale

Bonjour Corentin,
les élevage français respectent, pour certains, le bien-être animal. Malheureusement, trop nombreux sont encore ceux qui ne le font pas.
Si le sujet vous intéresse, nous vous conseillons de regarder le très bon documentaire diffusé il y a peu sur France 5 : « Faut-il arrêter de manger des animaux ? ».
https://www.youtube.com/watch?v=XdPpejzlPaw

Beurk! Beurk! Je préfère réduire ma consommation de viande en en achetant directement aux producteurs ou chez un boucher reconnu pour la qualité de ses produits. C’est sans doute plus cher qu’en supermarché mais si on en mange moins souvent, ça réduit le problème!

Merci pour votre commentaire A. Carteron.
Effectivement, le mieux est encore de réduire notre consommation de viande et d’être attentif à sa provenance en privilégiant les éleveurs adoptant des pratiques plus respectueuses de notre environnement et des animaux.

Par nos actions quotidiennes, nous avons le pouvoir de changer notre société