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Anaïs Bambili, fondatrice de Vibre Paris, des cosmétiques engagés reposant sur biomimétisme et biotechnologie

"J'ai voulu créer une marque qui permet à la fois de prendre soin de soi et d'être activiste."

Anaïs Bambili, fondatrice de la marque de cosmétiques Vibre Paris © Vibre Paris

Paru le 25 avril 2023, modifié le 26 avril 2023

Ecrit par Mathilde de Mon Quotidien Autrement

S’adresser à toutes les peaux et à toutes les personnes pouvant se retrouver marginalisées, telle est l’ambition d’Anaïs Bambili, 31 ans, fondatrice de la marque de cosmétiques Vibre Paris. Doctoresse en pharmacologie, elle a décidé de créer sa propre marque en mettant au point des produits reposant sur le biomimétisme et la biotechnologie, pour réduire leur impact, sans aucun dérivé pétrochimique.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre propre marque de cosmétiques ?

J’ai fait un doctorat en pharmacologie, axé sur la dermatologie. Une première expérience chez Sanofi en dermatologie et maladies rares m’a finalement convaincue de revenir à ma passion pour les cosmétiques. En pharmacologie, la réglementation est très dense et il y a peu de place pour la créativité. J’avais envie de retrouver cela, ainsi que d’apporter des soins plus qu’un traitement, de répondre à des besoins par l’esthétique. J’ai ensuite eu une autre expérience professionnelle chez Interparfum, aux États-Unis. D’une part, c’était une grande entreprise, mais avec un fonctionnement familial, qui permettait, lorsqu’on développait un produit, de gérer à la fois le concept, la réglementation, le packaging, les coûts… C’était comme une expérience de création d’entreprise, sans subir la pression. Cela m’a permis de prendre confiance pour avoir envie de le faire moi-même. Puis il y a eu les manifestations Black Lives Matter en 2020, qui m’ont donné envie de m’engager davantage. Je me suis rendue compte qu’il fallait vraiment changer les représentations. Je me suis alors demandé comment changer les choses à mon échelle, avec la cosmétologie.

Dans quel sens votre marque est-elle engagée ?

J’ai voulu créer une marque qui permet à la fois de prendre soin de soi et d’être activiste. Mes produits s’adressent à tous les types de peau et à toutes les carnations. Nous avons fait beaucoup de recherches et développement pour y parvenir. Pour chaque achat, 2 % du montant est également reversé à de petites ou moyennes associations, que le consommateur peut choisir parmi une liste proposée par Vibre. Je considère qu’on peut changer le monde à partir de sa salle de bains (rires). Tout au long de l’année, je chercherai donc à rendre visibles toutes les peaux et toutes les personnes, en particulier les minorités de genre, à travers nos dons, nos visuels et par des collaborations avec des artistes engagé.e.s.

Quels types de produits proposez-vous ?

Je propose quatre produits : un nettoyant, un sérum et deux crèmes. Ils constituent la routine minimale pour répondre à toutes les problématiques. Tous ont été élaborés sans dérivés pétrochimiques et sont vegan. Ils n’ont ni parfum, ni flagrance, ni huile essentielle, pour être adaptés à tout le monde. Notre nettoyant est biodégradable, concentré en probiotique, ne tiraille pas la peau grasse et exfolie en douceur. Le sérum permet aux actifs de pénétrer et de donner de l’éclat. L’une des crèmes permet de lutter contre les ridules et imperfections grâce à un concentré de céramides et de peptides. L’autre, particulièrement concentrée en zinc, permet d’obtenir un aspect matifiant et correcteur.

Quels sont les avantages du biomimétisme et de la biotechnologie ?

Le biomimétisme permet d’imiter la structure lamellaire de la peau. C’est ce qui nous permet d’être compatible avec tous les types de peau. Vibre est même approuvé pour les traitements anticancéreux par exemple. L’aspect biomimétique permet aux ingrédients actifs de pénétrer plus profondément dans la peau. L’efficacité est alors décuplée par rapport à un soin conventionnel avec le même pourcentage d’actifs.

La biotechnologie, de son côté, permet de dupliquer un actif quasiment à l’infini, grâce à des cultures avec des souches de levures naturelles. Car la cosmétique naturelle n’est pas forcément écoresponsable. Cela nécessite parfois des tonnes d’énergie et d’eau. Alors que la biotechnologie permet de réduire ces besoins. Elle permet également de concentrer la formule, ce qui signifie qu’on a besoin de moins de produit pour autant d’efficacité que la cosmétique naturelle. Mais cela crée des contraintes en terme de stabilité et de conservation. Comme je ne voulais utiliser aucun dérivé pétrochimique, cela a demandé beaucoup de recherches et développement. On y a passé trois ans. Au final, j’utilise de la gomme végétale de xanthane comme conservateur.

Où trouver vos produits et à quel prix ?

Nous allons lancer une campagne de financement participatif en juin, qui permet d’avoir accès aux produits à des prix réduits. Ils seront ensuite commercialisés en vente directe dans quelques concept stores à Paris ainsi que dans des commerces spécialisés, que nous  sélectionnerons en fonction de nos valeurs. Les produits pourront également être achetés sur notre site. Le prix moyen est de 40 euros, certes un peu élevé, mais qui s’explique par les technologies et matières premières utilisées dans nos formules.

Vibre Paris : site officiel
Il est possible de s’inscrire sur le site pour avoir accès à des précommandes à tarif réduit.

Avis sur : Anaïs Bambili, fondatrice de Vibre Paris, des cosmétiques engagés reposant sur biomimétisme et biotechnologie

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