Avec l’arrivée des beaux jours, peut-être avez-vous envie de parer vos ongles de couleurs vives et printanières. On vous comprend. Mais si vous êtes adepte des cosmétiques naturels, prenez garde. Vous trouverez difficilement plus chimique qu’un vernis. Dans les années 1920, c’est d’ailleurs la peinture ultra-brillante utilisée dans l’industrie automobile qui a inspiré les premiers créateurs de vernis. Rien de naturel là-dedans !
Depuis, sa composition a changé. Mais ce n’est toujours pas la panacée. Solvants, plastifiants, résines, agents filmogènes, parfums, colorants : on trouve tout un tas de choses qui inspirent peu confiance dans nos vernis.
Des produits toxiques, même dans les vernis naturels
Dans la majorité d’entre eux, on trouve par exemple du dibcétylphtalae (DBP), un perturbateur endocrinien. Ou bien encore du toluène, un solvant, irritant pour la peau, les yeux et le système respiratoire. On pourrait aussi vous parler du formaldéhyde, un durcisseur de matière, qui peut entraîner des allergies, des irritations et qui, en plus, est cancérigène. Quant au camphre, il s’agit d’un assouplissant qui peut provoquer des nausées et des maux de tête, lorsqu’il est en trop forte concentration.
En 2011, des vernis certifiés Cosmebio (label de produits cosmétiques, naturels, biologiques et écologiques) avaient pourtant fait leur apparition sur le marché. Avant d’en être retirés quelque temps plus tard, après des retours négatifs d’utilisatrices… Et aujourd’hui les marques dites « naturelles » sont loin d’être irréprochables. En 2016, Que Choisir en a testé plusieurs. Et les résultats des marques Kure Bazaar et Avril ne sont pas reluisants. Ils contenaient du styrène, un perturbateur endocrinien, de la benzophènone, qui montre des effets hormonaux chez le rat, des métaux lourds, des sels de baruym, potentiellement toxiques pour le système cardiovasculaire et un peu de formaldéhyde. Avril contient même des phtalates, plus précisément du DEHP, un perturbateur endocrinien avéré et toxique pour la reproduction, pourtant interdit depuis 2013, alors même que la marque affirme être sans phtalates…
Scrutez les étiquettes
On ne vous dit pas pour autant d’abandonner complètement le vernis. Simplement d’être attentif et de scruter les étiquettes avant de passer à la caisse. De très nombreux vernis s’améliorent et proposent aujourd’hui des appellations « 3-free » (sans toluène, dibutylphtalate (DBT), ni formaldéhyde) « 5-free » (sans toluène, DBT, formaldéhyde, camphre, ni xylène) voire « 8-free » (sans toluène, DBT, formaldehyde,camphre, xylène, résine de formaldehyde, paraben, ni traces de colophane).
Autres conseils : lorsque vous appliquez votre vernis, essayez de ne pas dépasser sur vos doigts, pour éviter les réactions allergiques. Pensez aussi à ventiler la pièce !