Date de publication : 01/04/2025
Prix : 16 €
Editeur : Le Bord de l'eau
C’est un livre qui revigore, qui donne espoir. Et n’en a-t-on pas bien besoin ? Autonomes et solidaires pour le vivant a été écrit par la journaliste indépendante Juliette Dusquenne, et part d’une question : l’État fait-il partie du problème ou serait-il une solution face à la crise écologique ? Cette question peut paraître théorique, tellement penser en dehors de ce que nous connaissons nous est difficile. Le livre est pourtant extrêmement concret.
Il s’agit d’un voyage à travers des expérimentations diverses, certaines désormais connues comme la communauté de Longo Mai, à différentes échelles. On visite ainsi le quartier autogéré des Lentillères à Dijon, on débarque dans la commune de Loos en Gohelle (Nord). Mais on s’invite aussi au Chiapas, au Mexique, où a lieu la révolution zapatiste du sous-commandant Marcos. On y découvre des manières de repenser notre façon de nous nourrir, comme avec la Sécurité sociale de l’alimentation expérimentée dans la Drome, ou les épiceries autogérées.
« Je reprends le sens de ma vie »
On comprend, surtout, l’importance de l’autonomie, qui n’est pas synonyme de repli sur soi mais de mise en réseau, de partage, de reprise de contrôle. « Je reprends le sens de ma vie et le contrôle, explique par exemple Anouk, qui était en 5e année de médecine avant de bifurquer pour rejoindre l’Atelier paysan, un collectif d’autoconstruction près de Grenoble. J’apprends à utiliser une débroussailleuse, à couper du bois… Et cela a une valeur inestimable ! Auparavant, j’étais davantage dans l’idéalisme. Désormais, je construis moi-même, je n’ai plus à donner des leçons, j’essaie d’appliquer mes principes. »
Alors oui, on ne va pas vivre sans État dès demain. Mais ces expérimentations prouvent qu’un autre futur est possible, et il est joyeux que ces possibilités émancipatrices infusent d’ores et déjà dans la société. Après tout, l’idée est toute bête : que les décisions qui nous concernent soient prises plus localement, et décidées plus démocratiquement.