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Un vignoble en bio et biodynamie

A la Grange de Bouys, on écoute la lune, on pulvérise de la bouse de corne et on accueille les chauves-souris.

Vigneron

Paru le 15 novembre 2017, modifié le 20 janvier 2022

Ecrit par Thomas Fons

Déjà, les feuilles de vigne commencent à se parer de leurs couleurs d’automne. Les vendanges sont terminées depuis quelques jours à peine. La quatrième récolte pour Stéphane Monmousseau. Cet ancien professionnel de la finance a racheté le domaine de la Grange de Bouys, à une dizaine de kilomètres de Pézenas, dans l’Hérault, avec sa femme Florence, en 2010. Un retour aux racines et à la terre, après avoir parcouru le globe, vécu à New York, en Amérique latine, en Asie. « Nos quatre enfants avaient grandi. On arrivait à un âge où l’on se pose la question de ce qu’on attend de la vie. Et on se dit que le vin, c’est une chose qui rassemble. Tout le monde aime le vin, en parler, découvrir les vignobles. Parler de vin, c’est parler de géologie, de biologie, d’agriculture, de vente… », explique simplement Stéphane Monmousseau.

La Grange de Bouys

Un vignoble en biodynamie

Lorsqu’il rachète la maison de Roujan, le couple y découvre une grande cave, abritant d’énormes foudres (de très gros tonneaux) de 24 000 hectolitres. Au total, un attirail permettant la vinification de 400 000 bouteilles. Pourtant, Stéphane et Florence n’acquièrent aucune vigne avec leur maison. « Les vignobles avaient été revendus des années plus tôt. Un héritage conflictuel. Il m’a fallu neuf mois pour convaincre un producteur, le premier, de me vendre une parcelle », se souvient Stéphane. Au fur et à mesure, il accroît son domaine. Rachète des vignes sur les coteaux, délaissées par les producteurs de la région, obligés de vendanger à la main sur ces terres pentues. Aujourd’hui, la Grange de Bouys compte 35 hectares, dont 6,5 hectares de vignes (2 ha de blanc et 4,5 ha de rouge), à quelques pas seulement de la maison des Monmousseau et sans aucun voisin direct.

Stéphane Monmousseau dans sa cave

Un luxe. Mais un luxe nécessaire dans cette région venteuse. Surtout pour un vigneron désireux de respecter des pratiques biologiques et biodynamiques. Une évidence pour le couple. Pas de désherbant, pas de pesticide. Mais des traitements naturels, visant à renforcer les défenses naturelles des plants et à retrouver un sol vivant. Mieux, un projet complet, en faveur de la biodiversité. Sur leur vignoble, Stéphane et Florence ont privilégié les cépages locaux, s’adaptant au climat et au terroir : du Grenache, du Carignan, du Cinsault. Dans leur plantier, poussent de la Clairette du Languedoc, du Vermentino. « Le Vermentino est un cépage italien, prévu pour être planté dans des régions plus chaudes, mais avec le changement climatique, ces cépages seront parfaitement adaptés au climat languedocien », explique Stéphane Monmousseau.

Désormais, le monde vient à eux

Dans les vignes, les Monmousseau ont installé des nichoirs pour les oiseaux et les chauves-souris, qui dévorent les insectes par milliers la nuit. Dans leur verger, des amandiers, des figuiers. Dans leur potager, des légumes, cultivés en permaculture. Avec la récolte de leur oliveraie, Stéphane produit un peu d’huile, chaque année. Et sur le domaine, Florence réhabilite au fur et à mesure les murs en pierres sèches endommagés. Une passion qu’elle s’est découverte en s’installant dans l’Hérault. Et les projets ne s’arrêtent pas. L’an prochain, les Monmousseau sèmeront des plantes mellifères. De quoi nourrir les abeilles. Car des ruches seront installées prochainement. Peut-être réhabiliteront-ils aussi une nouvelle parcelle, pour y planter des arbres fruitiers et y reconstruire les terrasses de pierre.

Mur de pierres sèches

Après avoir vécu aux quatre coins du monde, c’est désormais le monde qui vient à eux. Depuis 2,5 ans, Stéphane et Florence accueillent des woofers. Le principe de woofing : accueillir des personnes, souvent des étrangers, dans sa ferme, leur offrir le gîte et le couvert. En échange, les woofers effectuent des travaux agricoles sur l’exploitation. « En tout, nous avons dû en recevoir une trentaine, venant d’Afrique du Sud, d’Australie, de Norvège, du Japon, des Etats-Unis… Nous devions même accueillir une Iranienne, qui a finalement dû annuler en raison d’un problème de visa. » Un bon moyen pour le couple, parfaitement anglophone, de rencontrer du beau monde et de découvrir de nouvelles cultures, sans pour autant quitter leurs terres languedociennes.

 

Conventionnel, bio, biodynamie, quelle différence ?

VIgnes Grange de Bouys

  • En conventionnel, lors de la viticulture, les vignes sont traitées avec des produits systémiques, des herbicides ou des pesticides, qui pénètrent dans la sève et protègent les plants pendant 21 jours environ. Le risque : retrouver des résidus de produits chimiques dans le vin.
  • En bio, aucun désherbant, aucun pesticide. On utilise des produits de contact qui ne pénètrent pas dans la sève, par exemple du souffre, du cuivre. Lorsqu’il tombe plus de 20 mm de pluie, les vignes sont lavées et il faut alors renouveler le traitement. Une fois le raisin vendangé, on passe à la vinification (la transformation du raisin en vin), et, dans cette étape, pour un vin bio, seuls des ingrédients bio peuvent être ajoutés. Les colorants chimiques, les arômes artificiels ou encore les agents de conservation chimique sont interdits. Les doses de sulfites ajoutés autorisées sont aussi légèrement inférieures.
  • En biodynamie, le but est de retrouver un sol vivant et de renforcer les défenses naturelles des plants. Pour cela :
    – On pulvérise le sol avec une préparation de bouse de corne (bouse de vache diluée dans un grand volume d’eau) avec un dynamiseur
    – On pulvérise les feuilles de vigne avec du silice de quartz
    – On renforce les défenses naturelles des plantes avec des tisanes de six plantes (ortie, prêle, pissenlit, valériane, achillée, consoude), à pulvériser sur les feuilles  deux jours avant la pleine lune. Ces concoctions permettent d’utiliser moins de souffre et de cuivre qu’en bio. Au moment de la vinification, les doses de sulfites ajoutés sont également moindres qu’en bio.
  • Et le vin naturel ? Il n’existe pas de vrai cahier des charges concernant le vin naturel. Chacun y va un peu de sa définition. Mais globalement, il s’agit d’un vin, issu de l’agriculture biologique ou biodynamique, dans lequel on n’ajoute pas, ou très peu, d’intrants, en particulier de sulfites, au moment de la vinification.

Raisin Grange de BouysVigneron

Avis sur : Un vignoble en bio et biodynamie

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