Le gras a tendance a être l’ennemi du bien lorsqu’on pense à notre corps et pourtant… sans lui, pas de cerveau qui tourne à fond les turbines. 60 % de son poids sec est composé de graisses ou de lipides, indispensables à son fonctionnement tout au long de la vie. Après le tissu adipeux qui stocke les lipides, le cerveau est le deuxième organe le plus gras du corps humain.
« En entrant dans la composition des membranes cellulaires, les acides gras, en particulier polyinsaturés (oméga-3 et 6), permettent la formation des neurones, leur multiplication et la croissance des synapses, les zones de contact entre deux neurones », explique à Santé Magazine la Dr Artero, chercheuse en neuropsychiatrie à l’Inserm.
« Les membranes des neurones et des cellules gliales, qui ont un rôle de soutien et de protection du tissu nerveux, sont faites de lipides. Tout comme la myéline, cette gaine qui isole les fibres nerveuses et permet de communiquer le message nerveux», complète auprès du Figaro Sophie Layé, directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et directrice du laboratoire NutriNeuro, à Bordeaux.
Certains lipides sont plus importants que d’autres pour permettre au cerveau de bien fonctionner. C’est le cas des oméga-3 et des oméga-6 que notre organisme ne peut pas fabriquer lui-même. Le cerveau va alors puiser ces ressources dans notre alimentation. Des carences en oméga-3 peuvent entraîner des comportements dépressifs, selon une étude menée par des chercheurs de l’Inserm et de l’Inra
À côté de ces acides gras essentiels que représentent les oméga-3 et les oméga-6, le cerveau a également besoin d’oméga-9, plus connus sous le nom d’acide oléique. Ceux-ci se trouvent notamment dans l’huile d’olive ou les avocats. Leurs effets directs sur les neurones ne sont pas aussi connus, mais ils peuvent permettre de protéger contre le déclin cognitif.
Le cerveau a aussi besoin de cholestérol, ce composant majeur des membranes cellulaires.