Mon Quotidien Autrement se met à l’heure d’été. Mais avant de vous quitter pour quelques semaines, nous vous avons concocté une sélection de films engagés à visionner durant les vacances :
Le petit peuple du potager
Si vous aviez été fascinés par Microcosmos, à sa sortie en 1996, sans doute serez-vous emballé par le documentaire Le petit peuple du potager. Pendant deux ans, les réalisateurs Rémi Rappe et Guilaine Bergeret ont filmé la vie d’un potager sans pesticides. Devant ce documentaire de 52 minutes, on s’émerveille, au fil des saisons, de l’extraordinaire biodiversité de ce jardin ordinaire. Pucerons, chenilles, abeilles, escargots cohabitent, s’entraident, s’ auto-régulent… Grâce aux timelapse, aux plans macro et aux ralentis, on suit la vie d’une reine bourdon au sortir de l’hiver : sa quête d’un terrier, sa première ponte. On s’étonne devant une scène d’amour entre escargots, se crispe devant celle d’une guêpe manipulant le cerveau d’une chenille. En filigrane, le film veut aussi montrer qu’il est possible (et souhaitable !) d’avoir un jardin avec des insectes. Certes, ils grignotent une partie de la récolte, mais globalement proies et prédateurs s’équilibrent eux-mêmes, sans l’intervention de l’homme.
Le documentaire est disponible jusqu’au 20 août 2022 sur le site d’Arte.
Le chêne
On quitte les sols du potager pour les branchages d’un majestueux chêne et ses habitants. Le héros du documentaire de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux est un arbre bicentenaire qui héberge, tel un hôtel de biodiversité, écureuils, piverts, fourmis, mulots, geais et autres espèces. A l’instar du Petit peuple du potager, Le chêne donne à voir, au fil des saisons, les merveilles d’une nature qui nous est méconnue et pourtant si proche. Le documentaire réussit la prouesse de construire un récit à la seule force des images. Aucune voix-off dans ce film, qui retient pourtant sans peine notre attention durant plus d’une heure et arrive à créer le suspense au vu de la difficile survie de certaines espèces au sein de leur écosystème.
Le film est encore visionnable dans quelques salles en France. Pour le trouver, vous pouvez consulter le site d’Allociné.
Goliath
On quitte le genre documentaire pour la fiction. Et pourtant, dans Goliath, de Frédéric Tellier, la réalité n’est pas loin. On y suit un trio de personnages, incarnés par Gilles Lelouche, Pierre Niney et Emmanuelle Bercot, dont le destin se croise brièvement. Chacun à leur façon est liée à la molécule au centre de ce film : la Tétrazine, ce dangereux pesticide. Gilles Lelouche joue le rôle d’un avocat, qui part en croisade contre les géants de l’agrochimie après que l’une de ses clients se soit immolée. Pierre Niney se met dans la peau d’un brillant lobbyiste. Emmanuelle Bercot porte la voix des victimes de ce pesticide. Ce film, qui dénonce, sans en utiliser le nom, l’utilisation du glyphosate a deux vertus : une approche très pédagogique quant aux conséquences de l’usage des pesticides et une fiction bien ficelée qui nous tient en haleine, même si le recours à l’émotion est parfois un peu trop appuyé.
Vous pouvez regarder ce film directement en VOD.
Don’t look up
Si vous avez manqué la satire écologique d’Adam McKay avec Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence, il n’est pas trop tard. Dans ce film engagé qui assume pleinement le second degré, deux scientifiques découvrent par hasard une comète qui doit entrer en collision avec la Terre six mois plus tard. Face à cette fin du monde imminente et apparemment irrémédiable, les deux chercheurs font tout ce qui est en leur pouvoir pour alerter la population. Mais ils ont beau contacter la Nasa, la Présidente des Etats-Unis (où se déroule le film), les médias… jamais le problème ne semble pris au sérieux. Les intérêts politiques et économiques prennent sans cesse le pas sur la mise en oeuvre de solutions visant à éviter la catastrophe. Sorti peu de temps avant la parution du dernier rapport du Giec, Don’t look Up apparaît comme un pied de nez désopilant et enrageant face à l‘inaction climatique.
Le film est disponible sur Netflix.