Adolescent, Rémy Lucas ramassait déjà des algues. Rien d’étonnant pour ce descendant d’une famille de goémoniers, les ramasseurs d’algues. Ses grands-mères récoltaient ces plantes aquatiques sur les plages bretonnes pour en faire de l’engrais ou du verre (le goémon était brûlé pour obtenir de la soude, utilisée pour fabriquer du verre).
Plasturgie et héritage familial
Pourtant, c’est vers la plasturgie qu’il décide plus tard de se tourner. Un secteur dans lequel il travaillera durant quinze ans. Puis, en 2000, lui vient une idée, à laquelle il décide de tout consacrer : remplacer le plastique par des algues ! En somme, combiner son héritage familial et son expertise professionnelle.
C’est ainsi qu’est née l’entreprise Algopack, dix ans plus tard. Il aura en effet fallu tout ce temps à Rémy Lucas pour mettre au point des matériaux rigides, à base d’algues, cultivées au large des côtes bretonnes. Deux matériaux sont proposés à l’heure actuelle : l’Algoblend (mi-algue, mi-plastique) et l’Algopack (100% algue).
Tablettes tactiles, jouets, montures de lunettes
Jouets de plage, protège-cartes, barquettes alimentaires, montures de lunettes, panneaux de signalisation ou encore tablettes tactiles, fabriqués à partir d’Algoblend, existent déjà. Dernier produit lancé : les mugs à base d’algues. Associations, organisateurs de concerts et grandes entreprises ont déjà montré leur intérêt.
Sachant qu’un gobelet ou un sac en plastique met entre 450 et 500 ans à se dégrader dans la nature, on comprend le succès du concept. D’autant que les algues ne manquent pas d’atouts : croissance très rapide, sans aucun engrais, pesticide, ni apport en eau douce.
Algopack, le matériau 100 % algues
L’Algopack va encore plus loin. Ce matériau 100 % végétal est entièrement biodégradable : 12 semaines en terre, et en quelques heures dans l’eau, sans polluer. Pour le moment, le matériau permet la fabrication de pots à crayon, à bougies … A terme, les algues pourraient se substituer au plastique, quel que soit l’objet.