1000 m3 par habitant et par an, c’est le seuil en deçà duquel on peut parler de pénurie d’eau, d’après l’« indice de stress hydrique » défini par l’hydrologue suédoise Malin Falkenmark et largement utilisé aujourd’hui.
La pénurie d’eau, c’est la rareté des disponibilités d’eau douce à une échelle géographique et temporelle donnée, entravant la satisfaction des besoins actuels et futurs.
C’est à partir des années 1970 que Malin Falkenmark a alerté sur les dangers concernant la ressource en eau disponible pour les humains à l’échelle mondiale. C’est elle qui a distingué clairement l’« eau verte » (issue des précipitations) et l’« eau bleue » (eau superficielle d’écoulement et eau souterraine).
Dans un article publié en 1987, elle a introduit son indicateur du stress hydrique qui exprime le niveau de rareté de l’eau dans une région donnée, en se basant sur la quantité d’eau douce renouvelable disponible pour chaque personne chaque année. Malin Falkenmark avait alors proposé trois seuils permettant de qualifier le degré d’intensité de la pénurie : 1 700 m3 par personne par an pour le « stress hydrique » ; 1 000 m3 par personne par an pour la pénurie ; 500 m3 par personne par an pour la « barrière hydrique » synonyme de pénurie chronique ou absolue.
Cet indicateur est devenue une référence pour la gestion de l’eau, mais il est toutefois imparfait sur certains plans, comme le souligne le professeur de géographie David Blanchon dans la revue Géopolitique de l’eau. Parmi ses principaux biais méthodologiques, celui du choix et du manque de fiabilité des données, car 15 à 20 % du territoire mondial est dépourvu de stations de mesure. De plus, le fait de « prendre en compte une moyenne annuelle à l’échelle nationale homogénéise des situations parfois très différentes ».
Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 2 milliards de personnes vivent actuellement dans des pays en situation de stress hydrique, « phénomène que les changements climatiques et la croissance démographique devraient exacerber dans certaines régions », souligne l’organisation.