Le covoiturage, pour vous, c’était passer deux heures dans une mini Fiat, coincé entre un étudiant en philo et une prof de tango. En bref, ça ne vous tentait guère. Jusqu’à ce que le premier vous parle de Pierre Rabhi et que vous vous inscriviez dans le cours de la deuxième. Tout en économisant !
Le troc, le partage, l’échange, la consommation collaborative : on en parle beaucoup. On dit même que la crise aurait instauré des nouveaux rapports sociaux, que l’usage serait désormais préféré à la propriété, que les budgets resserrés, tout comme la planète, y trouveraient leur compte. Selon un sondage TNS Sofres pour le groupe La Poste datant de 2013, 48 % des Français pratiqueraient régulièrement covoiturage, colocation, troc ou fréquenteraient les brocantes. Ils sont 63 % à pratiquer la consommation collaborative pour des raisons financières, mais 28 % pensent également qu’elle aide à améliorer la société. Les initiatives fleurissent, vous connaissez certainement le couchsurfing et Blablacar, mais il y en a bien d’autres ! Petit tour d’horizon de la nouvelle économie du partage.
1. Je partage un repas chez l’habitant
Cookening réinvente la restauration. Le principe ? On peut ouvrir sa salle à manger à des inconnus, en proposant des idées de plats à partager et en précisant le montant de la contribution à ses hôtes d’un soir. L’idée, c’est de promouvoir une cuisine authentique, et, pourquoi pas, de faire des rencontres. La petite entreprise a été fondée en 2012, par Cédric, après un voyage en Californie où la convivialité de l’habitat partagé l’avait séduit.
On aime ! Les prix modestes (autour de 20 euros par tête), la diversité des cuisines proposées (il y en vraiment pour tous les goûts !)
Le bémol … Evidemment, les cuisiniers d’un soir ne sont pas des professionnels. Mais le petit risque peut en valoir la chandelle !
2. Je fais ma lessive chez les voisins
Pourquoi investir dans une machine à laver alors que celle-ci ne tourne qu’une fois par semaine ? La Machine du voisin se propose de mutualiser les machines des particuliers. Pour faire des économies et pourquoi pas nouer des liens ! Le principe ? Si vous avez une machine, vous pouvez la louer, si vous n’en avez pas, vous débarquez avec votre panier. Née à Lille, l’idée a essaimé à Paris, Strasbourg, Bordeaux, Toulouse, Nantes…
On aime ! Les économies induites. Vous pouvez amortir un achat onéreux ou arrêter d’enrichir l’anonyme laverie du coin…
Le bémol… Evidemment, cela demande un peu de logistique et d’organisation.
3. Je rentabilise ma cave
Une cave, ça peut vite devenir un luxe nécessaire quand on habite en ville. Entre ceux qui ont de l’espace à ne plus savoir qu’en faire et ceux qui croulent sous les cartons, pourquoi ne pas mutualiser ? Les sites Jestocke.com et costockage.fr organisent la mise en relation. Vous gagnez 120 euros par mois pour mettre à disposition votre box et, si vous êtes demandeur d’espace, cela vous reviendra moins cher que si vous faites appel à un professionnel.
On aime ! Les fondateurs affichent leur démarche écologique puisque vous participez à réduire la construction d’espaces en béton. Le site propose également un système d’assurance.
Le bémol… Il faut faire un minimum confiance, et la communauté est encore un peu petite pour trouver à coup sûr un stockeur proche de chez vous.
4. J’arrête de fumer en équipe avec des inconnus
Le problème, quand on arrête de fumer, c’est qu’on ressent une certaine solitude. Ah, ces cigarettes fumées entre amis, ce sentiment d’être seul au monde… Pas de panique, l’économie du partage vous aide aussi à écraser votre cigarette. Avec Air Detox, vous pouvez embarquer à bord d’un vol virtuel, avec une vingtaine de participants qui se sèvrent en même temps que vous. Pendant 21 jours, et pour 49 euros, on se serre les coudes, avec Natasha, l’hôtesse de l’air en ligne qui est à vos petits soins par écrans interposés. En cas de crise de manque, pressez le “panic button” et l’équipage d’Air Detox vient à votre rescousse !
On aime ! Le fait que le site encourage les rencontres “réelles” entre participants. L’accent mis sur la diversité à bord des “vols” et sur l’importance de l’entraide. Et si par malheur, vous rechutez, vous pouvez revoler gratuitement !
Le bémol… Il est nécessaire d’avoir un compte Facebook pour pouvoir s’inscrire.
Un peu de lecture sur le sujet :
– Le site américain de référence en la matière : Shareable.net
– Le site OuiShare.net, un média collaboratif dédié aux nouvelles tendances de l’économie collaborative
– Le livre de la journaliste Anne Sophie Novel, “ La vie Share”, paru l’année dernière et en collaboration avec OuiShare, chez Alternatives (Collection Manifestô)