Cecil Konijnendijk, chercheur néerlandais en foresterie urbaine, est à l’origine de la règle dite des 3-30-300. Ce principe scientifique et empirique repose sur trois éléments. Il s’agit de veiller à ce que chaque habitant puisse :
- Voir au moins trois arbres depuis les fenêtres de son domicile ou de son lieu de travail
- Vivre dans un quartier dont au moins 30 % de la surface est arborée
- Avoir un parc accessible à moins de 300 mètres de son lieu de résidence
Cette règle constitue un cadre pour végétaliser les espaces urbains. Introduire plus d’arbres et d’espaces verts en ville permet, notamment, de faire baisser la température de 3 à 5 °C, d’après l’Ademe (Agence de la transition écologique). Les effets positifs sont nombreux. L’abaissement de la température permet de limiter le recours à la climatisation. La mise en place de parcours ombragés favorisent la marche ou le vélo. Et, par ailleurs, chaque arbre en zone urbaine permet de piéger 100 g de particules fines par an en moyenne. La végétalisation représente donc un moyen efficace pour lutter contre le dérèglement climatique.
Des bénéfices sur la santé mentale
Au-delà de ses vertus environnementales, on peut citer les bénéfices sur la santé mentale de la population. Une étude, menée en 2022 par plusieurs chercheurs à Barcelone, a révélé que l’application de la règle des 3-30-300, même de manière partielle, assurait le bien-être des habitants. Plus de verdure environnante entraîne « une moindre consommation de médicaments et moins de visites chez le psychologue ou le psychiatre ».
Déjà adoptée par plusieurs grandes villes
D’après le Palmarès des villes les plus vertes de France en 2023, initiative de l’Observatoire des villes vertes, Angers est la grande gagnante. La ville est, en effet, composée d’un tiers d’espaces verts. Et, pour 80 % des habitants, ils se situent à moins de 300 mètres de leur domicile.
Nantes, qui occupait la sixième place du classement l’année dernière, a annoncé en avril dernier vouloir adopter la règle des 3-30-300. Le projet est détaillé dans 20 Minutes : « Cela passera par de nouvelles plantations, mais aussi par l’intégration d’arbres existants dans les projets urbains, et la protection des arbres encore souvent sacrifiés lors de chantiers ». Mais aussi par l’implication des citoyens, dans la mesure où « 75 % de la canopée de la métropole se situe sur du parcellaire privé ».
À l’étranger, Athènes a également programmé, début 2024, des travaux urbains sur cette règle. Le maire de la ville, Haris Doukas, a expliqué devant les caméras de TF1 que cette décision faisait suite à un été caniculaire, « le plus chaud de ces dix dernières années », durant lequel « les températures ne sont jamais descendues en dessous de 40 degrés ». La ville ne comptait jusque-là que 11 % d’espaces verts. L’objectif d’Athènes : 25.000 arbres plantés d’ici à 2029.