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Les oubliés des nouvelles technologies

Dur dur de vivre au XXI siècle sans téléphone portable ni internet ! C'est là que l'association « Connexions solidaires » intervient

Les oubliés des nouvelles technologies

Paru le 10 juin 2014, modifié le 9 janvier 2018

Ecrit par Mon Quotidien Autrement

 Seham passe rapidement la porte de « Connexions Solidaires ». Il pleut à verse et la jolie trentenaire s’est emmitouflée dans son châle coloré. « J’aimerais acheter une carte prépayée pour téléphoner, s’il vous plait », demande-t-elle à l’accueil. Cette scène aurait pu se dérouler dans n’importe quelle boutique de téléphonie. Pourtant, « Connexions Solidaires » est un magasin associatif. Les téléphones que l’on vend ici sont recyclés et les forfaits défient toute concurrence : cinq à six fois moins chers que sur le marché. Bienvenue dans un lieu « d’entraide ».

Seham est arrivée ici par hasard : « J’avais l’habitude de passer devant. L’endroit m’intriguait. Un jour, je suis entrée ». La jeune femme a trois enfants en bas âge et a arrêté de travailler pour pouvoir s’en occuper. Sauf quelques séances de coiffure de temps à autre, qu’elle se fait payer « au noir ». « Avant, poursuit la jeune femme, j’étais chez SFR, je payais un forfait de 25 euros tous les 15 jours, maintenant avec les enfants ce n’est plus possible. A la fin du mois, j’étais stressée, je me demandais si j’allais pouvoir payer la facture suivante. Ça m’empêchait de dormir ». Seham a-t-elle songé à se passer des télécommunications ? « J’ai essayé pendant quinze jours… Mais sans internet ni aucun moyen de communiquer, j’étais affolée ». En plus, ses clientes ont l’habitude de la contacter sur son téléphone mobile.

« Il est impossible de faire renouveler une carte de séjour à la préfecture sans prendre rendez-vous en ligne »

Tandis qu’un membre de l’association vient la chercher, Kadher discute à l’accueil avec des clients. Il vient ici bénévolement. La cinquantaine, il a un sourire franc et un bonnet noir vissé sur la tête. « Je viens ici tous les jours, explique-t-il. Avant je travaillais dans une blanchisserie, mais leurs agents nettoyants m’ont filé une saleté au cœur. Du coup, je préfère être ici plutôt que de traîner toute la journée sur mon canapé. » Il s’occupe de deux jeunes Sénégalais en leur traduisant des consignes à propos d’un téléphone. C’est le centre d’alphabétisation, où ils prennent des cours de français, qui leur a recommandé de venir ici. « Ils ont absolument besoin d’un téléphone mobile pour travailler, m’explique Kader, sans ça ils manquent les missions d’intérim ou on ne peut pas les appeler quand on entend parler d’un petit boulot ». Ils n’ont pas de compte bancaire et ne peuvent donc pas souscrire à un abonnement téléphonique proposé par un opérateur normal.

« Tout se passe sur internet maintenant », explique Stéphanie Briatte, responsable de l’endroit. La jeune femme court partout. Elle semble débordée. Il faut dire que l’association traite cent-soixante dossiers : des personnes qui ont besoin d’un forfait téléphonique moins cher, mais aussi d’une connexion internet. « Il est impossible de faire renouveler une carte de séjour à la préfecture sans prendre rendez-vous en ligne et le Pôle Emploi communique principalement par mail », explique-t-elle. Pour régler le problème, « Connexions Solidaires » propose un petit modem portatif. Pas la peine de le brancher, il fonctionne comme une clé 3G et peut être emporté partout.

La prof de maths qui ne peut pas intégrer les notes de ses élèves

Une fois la démonstration terminée, Stéphanie se dirige vers une autre cliente. Il y a du monde dans la petite pièce qui fait office de salle d’attente. Parmi les bénéficiaires, ce père de famille, cultivé et à l’allure soignée, aimerait obtenir une connexion internet pour lancer son entreprise, mais aussi pour ses trois filles adolescentes. A cet âge-là, il est très difficile d’assumer ne pas avoir internet à la maison. Il y a aussi cette jeune professeure de mathématiques. Mère célibataire, elle vit dans une toute petite chambre près de Saint-Denis. Comme son domicile n’est pas déclaré, elle ne peut pas souscrire à un abonnement. Pourtant, chaque fin de trimestre, il faut rentrer les notes des élèves sur une plate-forme en ligne. Il y a cet homme, originaire de Roumanie, qui vit en France depuis longtemps, dans une maison insalubre. Pas d’eau, pas d’électricité. Avoir un téléphone portable l’a tellement comblé qu’il est revenu aider bénévolement les membres de l’association. C’est lui qui a peint les jolis murs aux couleurs écarlates.

Connexions solidaires est une initiative d’Emmaüs. Vous trouverez leurs agences à : Paris Nord – 19e, Paris Sud- 14e, Antony, Saint-Denis, Marseille, Grenoble, Lyon et bientôt Lille. Pour en savoir plus.
Article écrit par Licia Meysenq – 3e promo de la Street School, programme de formation au journalisme à découvrir ici.

 

Quelques chiffres :

En France, on compte 6,5 écrans par foyer en moyenne. Grâce à ce multi-équipement, le nombre d’internautes s’élève désormais à 43,2 millions dans notre pays, soit près de 8 Français sur 10. Une population qui passe en moyenne 1 h 17 par jour sur internet. C’est encore beaucoup moins que le temps consacré à la télévision : 3 h 46.

Source : 01.net

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