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Choyons nos bois

Gérer la forêt par coupes rases et plantations en monoculture n'est pas une voie d'avenir. Il existe des alternatives à cette gestion industrielle de la forêt.

Les belles couleurs automnales de la forêt. © geraldine poisson

Paru le 18 septembre 2018

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Nous sommes tellement nombreux à aimer nous promener en forêt. Chaque balade est une expérience sensorielle à part entière. La forêt sent bon l’humus, on y entend les oiseaux, on touche les écorces, les mousses, … On y marche, on regarde, on respire.

La forêt n’est pas là que pour notre plaisir. Elle assure aussi notre survie. La forêt, c’est l’éponge vertueuse de la planète. Elle absorbe le CO2, retient terre et eau et abrite 80% de la biodiversité mondiale. Il est urgent de la choyer.
Gaëtan du Bus de Warnaffe, ingénieur forestier et co-auteur de Agir ensemble en forêt, nous parle de l’évolution de la sylviculture et des moyens à mettre en œuvre pour une gestion de la forêt plus respectueuse de sa biodiversité.

La surface couverte par la forêt a doublé depuis le 19ème siècle. C’est une super nouvelle. Est-ce suffisant pour dire que la forêt va bien ?

Gaëtan du Bus de Warnaffe : Depuis 2010, la forêt a cessé de progresser en France, mis à part en montagnes. Mais il est vrai qu’elle s’est beaucoup étendue depuis le 19ème siècle. Avec l’exode rural, la forêt a d’abord repris le dessus sur une partie des zones autour des villages. Puis à partir du XXème siècle, l’Etat a entamé des politiques de reboisement, surtout en partir des années 1950. Le visage de la forêt a alors changé. On a planté des résineux, en monoculture, en particulier dans le Massif central, en Bretagne, dans les Ardennes. Le but : produire du bois pour la mine, la papier, la construction. Ce processus s’est de plus en plus industrialisé, si bien que désormais, ce sont les industriels qui pilotent la gestion forestière et ça, c’est problématique.

© Bram Von de Sande

Planter des résineux en monoculture, en quoi est-ce un problème, si la forêt progresse ?

G.B.W : D’abord la forêt monoculture n’est pas très agréable à regarder ! Mais surtout, à force de planter, de raser, de planter, de raser à nouveau, etc., on se retrouve avec une faune et une flore banales, des espèces très répandues, pas nécessairement associées à la forêt et finalement peu intéressantes sur le plan de la biodiversité. Ces pratiques productivistes appauvrissent également les sols, car plus les arbres sont jeunes, plus ils prélèvent d’éléments minéraux du sol. Elles accroissent aussi les risques de crues et d’inondations. La forêt est en effet l’écosystème le plus intéressant pour la qualité de l’eau et pour éviter les inondations. Rôle qu’elle ne peut pas jouer lorsqu’il y a coupe rase. Cette pratique peut même polluer l’eau.

Comment peut-on enrayer les effets de l’industrialisation sur la biodiversité ?

G.B.W. : Les trois quarts de la forêt française sont privés. On compte environ 3,5 millions de propriétaires. La majorité d’entre eux possède une petite forêt ne s’en occupe pas ou peu. Une prise de conscience est nécessaire et je sens qu’elle est en cours. En s’y intéressant, ils peuvent faire évoluer les choses : en se renseignant sur ce qu’il est possible de faire, qui coupe les bois, de quelle façon, où sont-ils ensuite envoyés ? Ils peuvent se faire accompagner par des conseillers sur ces questions.

©PapaPiper

Ne pouvons-nous pas, nous aussi, agir à notre échelle, même si nous ne possédons pas de bois ?

G.B.W. : Bien évidemment. Lorsque l’on achète du bois, il faut demander d’où il vient. Et plutôt que de l’acheter dans les grandes surfaces de bricolage, mieux vaut se rendre à la scierie locale, même si beaucoup ont fermé. Une fois à la scierie, là encore, demander d’où vient le bois, comment il a été coupé. Au final, cela ne coûte pas beaucoup plus cher, mais cela demande de l’implication. Même chose pour le bois de chauffage : pourquoi ne pas passer un contrat avec un fournisseur local qui coupe du bois en éclaircies sans massacrer les forêts ? On peut aussi s’investir dans des associations qui se montrent vigilantes vis-à-vis du paysage forestier, comme SOS Forêt, le Réseaux pour les Alternatives Forestières, ou encore des associations environnementales qui s’intéressent à la forêt.

Si vous êtes intéressé par le sujet et que souhaitez obtenir des informations pratiques et concrètes sur la gestion forestière, nous vous conseillons aussi le livre Agir ensemble en forêt. Guide pratique, juridique et humain, de Pascale Laussel, Marjolaine Boitard et Gaëtan du Bus de Warnaffe.

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