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Pour ou contre la chasse ?

Des chiffres nous aident à trancher.

700 sangliers sont abattus chaque année. © Busylvain

Paru le 31 mars 2020, modifié le 4 avril 2020

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Au mieux, elle divise. De plus en plus, la chasse fait même face à un vrai désamour. Pour preuve, ce sondage réalisé en 2017 à la demande de la fondation Brigitte-Bardot qui montre que la plupart des personnes vivant à la campagne sont favorables à une réduction des périodes de chasse (78 %) et ne se sentent pas en sécurité quand ils se promènent dans la nature pendant la période de chasse (70 %). Le naturaliste Pierre Rigaux a publié, en 2019, un livre très documenté, Pas de fusil dans la nature, les réponses aux chasseurs, questionnant les arguments en faveur de la chasse. Trois points développés dans l’ouvrage ont particulièrement retenu notre attention.

La chasse permet-elle vraiment de réguler les populations d’animaux ?

C’est l’argument le plus souvent avancé. En particulier concernant les ongulés, c’est-à-dire les cerfs, les chamois, les chevreuils ou encore les sangliers, dont les effectifs sont en hausse depuis plusieurs décennies (après des programmes de réimplantation dans les années 1970 et 1980). Ils ne représentent cependant que 5 % de la totalité des animaux chassés : 1,5 à 2 millions de chevreuils, 160 000 cerfs élaphes, 100 000 chamois… « Est-ce beaucoup, est-ce trop, est-ce trop peu ? A l’aune de quels critères peut-on en juger ? », interroge Pierre Rigaux.

Concernant les sangliers par exemple, la chasse elle-même a favorisé la croissance des effectifs. « La course aux trophées avec l’élimination des vieux mâles et le fait d’épargner les femmes reproductrices ont pu entraîner un abaissement de l’âge de reproduction et une multiplication des effectifs. »

La complexité est de savoir quelles espèces ont besoin d’être régulées. « Il n’existe pas d’enquête indépendante sur le nombre d’animaux tués par les chasseurs [et] pour la plupart des espèces, le milieu cynégétique ne produit pas de bilan annuel. On doit donc se contenter de bilans établis à partir d’enquêtes ponctuelles », rappelle l’auteur.

Un exemple : sur la soixantaine d’espèces d’oiseaux sauvages chassés, plus de la moitié (tourterelle des bois, vanneau huppé, fuligule milouin – une espèce de canard- etc) sont en déclin et/ou considérés comme menacés à l’échelle nationale, voire européenne. Nul besoin de régulation ici, au contraire.

Le tabou de l’élevage

L’élevage à destination de la chasse n’a rien de nouveau. « L’histoire de la chasse en France passe par l’élevage », confirme même Pierre Rigaux. Mais il s’est très fortement amplifié durant les « cinquante Glorieuses de l’élevage cynégétique » (1950-2000). En cause : la pénurie d’animaux sauvages et l’industrialisation de l’élevage. Aujourd’hui, un quart des animaux tués proviennent de l’élevage. L’importance de l’élevage est telle que pour certaines espèces, les effectifs abattus proviennent majoritairement de captivité. C’est le cas des faisans communs, des faisans vénérés, des perdrix rouges, ou encore des lièvres d’Europe. Et si les lâchers de lapins et de « grands gibiers » doivent faire l’objet d’une autorisation préfectorale, ceux de gibiers à plume en sont exempts, alors qu’ils représentent l’essentiel des effectifs.

Ce qu’on dit peu, c’est que sur les 20 millions d’animaux lâchés chaque année, seuls 6 à 8 millions sont tués par des chasseurs. Les 12 à 14 millions restant meurent, pour la plupart, peu de temps après avoir été lâchés, faute d’adaptation à la vie sauvage.

La pollution génétique de la chasse

On y pense rarement, mais la reproduction d’animaux sauvages et d’animaux de la même espèce issus de la domestication peut affaiblir l’espèce. Les animaux sélectionnés depuis longtemps par les humains pour l’élevage peuvent avoir un patrimoine génétique devenu différent (morphologie, physiologie, comportement) de celui de leurs cousins sauvages. Ils sont parfois moins armés génétiquement pour survivre dans la nature. Tout comme leur descendance… Ce phénomène est identifié chez les canards colverts. « Ces unions sulfureuses pourraient diminuer à moyen terme les capacités d’adaptation et de survie des canards colverts sauvages. Ceux-ci ont encore un gésier plus performant, une meilleur capacité à faire des réserves et à résister aux pathogènes que leurs cousins nés en captivité, mais ça ne durera peut-être pas, si les lâchers massifs continuent. »

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