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Acheter ses vêtements d’occasion sur Internet : une fausse bonne idée ?

Les pièges des plateformes de vêtements d'occasion.

Les ventes de vêtements d'occasion progressent.

Paru le 13 octobre 2020, modifié le 1 mai 2023

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Vêtements neufs ou vêtements d’occasion ? D’un point de vue écologique, le choix est à priori simple. Et on ne s’y trompe pas. Les ventes de vêtements d’occas’ explosent. Selon l’Institut français de la mode (IFM), en 2019, quatre Français sur dix ont acheté un vêtement de seconde main. En 2010, ils étaient 15 %.

Sur ces 40 % d’adeptes de l’occas’, la moitié environ utilise Vinted. Cette application lituanienne lancée en 2013 en France permet de vendre et d’acheter des articles de mode en quelques clics. Ultra simple à utiliser. Chaque seconde, 2,2 articles en moyenne changent de mains via cette appli qui rassemble onze millions de français.

Onze millions de personnes qui achètent des vêtements d’occasion plutôt que du neuf, c’est super, direz-vous. Sauf que. Selon Sihem Dekhili, chercheuse en marketing à l’université de Strasbourg, « Vinted est loin d’être la panacée pour lutter contre la fast fashion. » Et elle est loin d’être la seule à le penser.

Une application qui encourage l’achat compulsif

L’ONG Zero Waste France qui avait, dans un premier temps, identifié la plateforme comme une alternative efficace à la fast fashion, a fait marche arrière. « Par son interface, Vinted pousse les utilisateurs à être dans l’achat compulsif et c’est éminemment contradictoire avec l’enjeu écologique qui impose avant tout de se poser la question : “Est-ce qu’on en a vraiment besoin” ? », explique Flore Berlingen, sa directrice.

Des consommateurs qui vendent pour racheter du neuf

Élodie Juge, docteure en sciences de gestion à l’université de Lille, qui a écrit une thèse sur le sujet, explique : « La pratique du vide-dressing [permet] à certaines pratiquantes non pas de chercher des pratiques alternatives au marché classique de la mode mais de trouver des solutions pour gagner de l’argent, et accroître ainsi leur pouvoir d’achat. » Et avec ce pouvoir d’achat nouvellement gagné, elles achètent… du neuf. Selon une étude réalisée par Vestiaire Collective, une plateforme spécialisée dans les vêtements d’occasion de luxe, 30 % des utilisateurs vendent pour s’acheter de nouveaux articles.
« Vinted encourage la rotation rapide de modèles, en grande partie issus de la fast fashion, en conférant du pouvoir d’achat aux consommateurs, qui revendent facilement des produits pour en racheter d’autres », confirme Alma Dufour, chargée de campagne extraction et surconsommation chez les Amis de la Terre France.

Des utilisatrices qui développent des comportements de conso-marchandes

Élodie Juge va même plus loin. Sur Korii., elle précise : « On présente cette économie collaborative comme un endroit où le consommateur va pouvoir décider de tout, mais c’est la plateforme qui gouverne. En demandant à ses utilisatrices de prendre trois photos, en donnant des conseils « pour bien vendre » sur les forums, les Vinties deviennent des conso-marchandes, acculturées aux techniques marketing sans avoir fait d’école de commerce, mais en reproduisent les codes. » Et de poursuivre : « Certaines spéculent. Elles achètent des accessoires ou des vêtements qu’elles penseront être à la mode dans un mois et les revendent beaucoup plus cher ». Et leur usage est intensif, entre 8 et 15 heures par semaine. » Pour elle, « la dimension écologique est totalement absente ».

Un bilan carbone pas si rose

Par ailleurs, l’impact carbone de ces colis traversant la France à tout-va n’est pas neutre. « On a du mal a avoir des chiffres, mais on imagine bien qu’avec deux articles vendus à la seconde sur Vinted, il doit y avoir un nombre considérable de colis individuels qui transitent sur les routes de France », note la chercheuse. Récemment, Vinted a en plus décidé de supprimer une option permettant de sélectionner uniquement des vêtements et des accessoires disponibles à proximité, et d’aller les chercher soi-même.
Dernier point, on oublie souvent que les plateformes en ligne ont également un bilan carbone et que l’utilisation de serveurs pour stocker toutes ces données pèse sur la facture d’électricité mondiale.

Nos conseils pour acheter des vêtements d’occasion

  • N’arrêtez pas d’acheter d’occasion. C’est top !
  • Achetez moins, mais achetez mieux. Éviter les achats frénétiques. Demandez-vous toujours si vous avez réellement besoin de quelque chose avant de l’acheter, qu’il s’agisse de neuf ou d’occasion.
  • Sur Internet, privilégiez l’achat sur des plateformes de seconde main éthiques.
  • Mieux encore, préférez les boutiques en « vrai » : vide-dressing, friperies, ressourcerie ou trocs.

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Les commentaires :

Bonjour, je suis d’accord que ça pousse à l’achat compulsif, mais pourquoi vinted semble être dévalorisé par votre article, pourquoi ne le conseillez-vous pas ? J’ai effectué plusieurs ventes et achats, sauf 1 cas je n’ai pas eu de problème (1 transaction sur 27 transactions). Je me suis faites de bonnes affaires et j’ai pu revendre certains vêtements qui ont gagné une seconde vie ! Il y a effectivement du moins bien sur vinted (fausse description), frais inutiles de protection acheteurs… mais je le conseille fortement tout en faisant attention. Cordialement,

Bonjour Tutu,
merci pour votre témoignage. Nous n’avons rien contre Vinted en tant que tel ! On trouve effectivement de bonnes affaires, de seconde main qui plus est. Comme toutes les bonnes choses, il ne faut cependant pas en abuser.

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