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5 idées reçues sur notre cerveau

Les neuromythes ont la vie dure.

Les deux hémisphères de notre cerveau.

Paru le 12 mars 2019, modifié le 13 mars 2019

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Jusqu’au début du 20ème siècle, certains chercheurs pensaient encore que notre cerveau était composé d’une sorte d’immense neurone, résultant de la fusion de nos cellules nerveuses. Depuis, les neurosciences ont fait d’énormes progrès. On sait désormais que nous possédons non pas 1, mais 100 milliards de neurones. Toutefois, de nombreux mystères persistent. Tout comme quelques idées fausses. En voici cinq :

1/ N’exploitons-nous que 10 % de notre cerveau ?

Einstein aurait affirmé un jour dans une émission de radio que notre cerveau n’utilisait que 10 % de ses capacités. Aucune trace de cet entretien, mais la croyance demeure. Luc Besson a même basé l’intrigue de son film Lucy sur ce mythe. Dans le blockbuster, après avoir ingéré une drogue expérimentale, Scarlett Johansson est soudain capable d’accéder à 100 % de ses capacités cérébrales, ce qui lui permet entre autres de faire léviter ses ennemis, de changer d’apparence, ou de manipuler les appareils électroniques par la pensée. Le postulat de départ est malheureusement faux. Nous utilisons 100 % de notre cerveau.

L’idée a perduré notamment car, jusque dans les années 1960, les scientifiques croyaient que le lobe frontal était une partie inexploitée du cerveau. Les lésions de cette région ne semblaient avoir aucune conséquence, pas de handicaps notables à première vue du moins. Depuis, grâce aux progrès de l’imagerie médicale, les chercheurs ont réalisé que le lobe frontal régissait notre capacité à penser par nous-même, à faire preuve d’esprit critique ou encore notre créativité. Cette zone du cerveau, loin d’être inutilisée, conditionne en réalité notre personnalité.

2/ Peut-on se fier à nos souvenirs ?

« Un souvenir est un mélange de passé et de futur coloré par le présent », expliquent Lionel et Karine Naccache dans Parlez-vous cerveau ?*. « A chaque nouvelle évocation, […] les souvenirs se transforment sous l’effet conjugué de différents mécanismes de l’oubli et de télescopages entre des souvenirs distincts, que ceux-ci résultent de déplacements, de condensations, de substitutions ou de recolorations émotionnelles », expliquent-ils. Il arrive que nos souvenirs évoluent, voire incorporent un élément que nous n’avons pas vécu. Ou même qu’il soit créé de toutes pièces. En 2013, une équipe de l’université d’Utrecht (Pays-Bas) a étudié le stress post-traumatique chez les soldats à leur retour d’Afghanistan. Au cours d’un questionnaire, les chercheurs en ont profité pour glisser une information sur un événement fictif, une attaque qui n’avait jamais eu lieu. Quand les soldats ont été réinterrogés sept mois plus tard, 26 % d’entre eux ont déclaré se rappeler l’événement.

3/ Perd-on des neurones en vieillissant ?

Longtemps, on a pensé qu’on disposait d’un capital de neurones à la naissance, que l’on perdait progressivement avec l’âge. Aujourd’hui, on sait que c’est plus compliqué. On perd effectivement des neurones au cours de sa vie, mais on en crée également. Il a été prouvé que la neurogenèse -la formation de nouveaux neurones- continue même à l’âge adulte. Ce phénomène, certes limité, dépendrait en partie de notre environnement qui pourrait stimuler (activité physique ou sociale) ou défavoriser (stress, isolement) ce développement cellulaire. Par ailleurs, nos capacités cognitives ne dépendent pas exclusivement du nombre de neurones dont nous disposons mais également de nos connexions neuronales, du fonctionnement de nos cellules gliales (celles qui entourent les neurones), de notre plasticité cérébrale.

4/ Peut-on muscler son cerveau ?

« Notre cerveau est la sculpture d’une vie, sculpture qui résulte certes de nos actions volontaires (pratiquer telle ou telle activité, apprendre telle ou telle langue), mais également de tout ce que nous vivons en relation avec les autres et avec l’environnement dans lequel nous baignons », explique les Naccache dans leur livre. C’est ce qu’on appelle la plasticité cérébrale. Une étude a par exemple montré que la matière grise de l’hippocampe (sorte de GPS du cerveau) était plus développée chez les chauffeurs de taxi londoniens, qui exercent davantage leur mémoire des lieux. Leur quotidien a modifié la structure de leur cerveau. Ce dernier n’est toutefois pas un muscle. Difficile de l’entraîner comme tel. Il faut par exemple se méfier des jeux et logiciels permettant de « booster » la mémoire ou développer le QI. En pratiquant ces exercices, on devient plus performant dans ce jeu, mais pas sûr qu’ils nous aident à être plus intelligent ou à faire meilleur usage de notre ciboulot.

5/ A gauche la raison, à droite l’émotion ?

Notre cerveau possède bien deux hémisphères. En 1861, le scientifique Paul Broca réalise l’autopsie d’une personne atteinte d’aphasie qui lui révèle que seul son lobe frontal gauche est lésé. De là est née l’idée que la partie gauche du cerveau était réservée au langage. De là découle aussi la théorie de l’asymétrie mentale selon laquelle l’hémisphère gauche serait cartésien tandis que le droit serait plus intuitif. Rien de certain. Les chercheurs débattent toujours du fonctionnement du cerveau. Un exemple, tiré de Parlez-vous cerveau ? : Lionel Naccache rapporte le cas d’une fillette à qui il a fallu retirer une région du cerveau déterminante pour l’apprentissage de la lecture alors qu’elle ne savait pas encore lire. Contre toute attente, c’est la région de l’hémisphère droit, symétrique à celle qui avait été retirée, qui a pris en charge cette fonction. Une réaction aussi inattendue qu’inexpliquée.

* On vous conseille la lecture de Parlez-vous cerveau ?, de Lionel et Karine Naccache. Un livre plein d’humour et très pédagogue pour comprendre les bases des neurosciences. 

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Les commentaires :

Je souhaite savoir si des études ont été faites sur les gens qui ont travaillé longtemps en télématique : téléphone+ ordinateur. Au bout de quelques années, mon cerveau a chauffé, jusqu’à entrainer une incapacité de poursuivre ce travail. Comme ce n’est pas reconnu en tant que maladie professionnelle, j’ai du arrêter avant l’âge de la retraite, handicapée non indemnisée. Mais j’ai des séquelles : perte mémoire immédiate et acouphènes de + en + gênants. Je ne peux plus soutenir mon attention sur une période longue. Ayant fait des études supérieures, cela me gêne, j’ai l’impression d’avoir perdu mes capacités intellectuelles. Que pourrai-je faire comme examen, ou traitement?

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