L’an dernier, le collectif « Nous toutes » avait rebaptisé 1400 rues parisiennes avec des noms de femmes. Le boulevard Arago était devenu la rue Hannah Arendt ; la rue des Rigoles, transformée en rue Annie Jump Cannon (astronome américaine) ; ou encore la place Gambetta renommée rue Jeanne Bardey (sculptrice, graveuse et artiste peintre). Cette opération coup de poing a fait réfléchir la ville de Paris, dont 12% des rues portent le nom d’une femme. Pour le faire savoir, elle a modifié les plaques d’une dizaine de rues. La rue Récamier est ainsi devenue la rue Juliette Récamier. Le boulevard Rochechouart se nomme désormais boulevard Marguerite de Rochechouart.
Si l’on s’intéresse à la France dans son ensemble, le bilan est moins bon encore. Seulement 2 % des rues de l’Hexagone portent un nom de femmes. Et les axes routiers ne sont pas les seuls concernés. A Paris, seules trois stations de métro (sur 302 dans la capitale et les communes desservies) et un pont (sur 37) ont un nom féminin. Et sur les 349 statues érigées à Paris entre 1870 et 2004, 24 seulement représentaient des femmes.