Prix : 17.5 €
Date de publication : 10/2015
« Vous prenez de l’âge ? Réjouissez-vous ! », clame le philosophe Robert Redeker en quatrième de couverture de son livre. On s’attend alors à lire un livre optimiste, nous expliquant comment profiter pleinement de la vie et de ses vieilles années. Il n’en est rien.
Bienheureuse vieillesse est plutôt une virulente critique de notre société, qui prône le jeunisme et l’immortalisme et renie la vieillesse. Au point que l’on ne parle plus de « vieux », mais de seniors ou de personnes âgées. Au point que les vieux cherchent à rester jeunes à tout prix, à coup de Botox, de crème anti-âge et de Viagra.
Pour l’auteur, « le discours militant en faveur de l’élargissement de l’euthanasie transpire la haine des vieux », « la peur que nous inspire la vieillesse est parente de la peur que nous inspirent les déchets » et les maisons de retraite sont des institutions de quarantaine « édifiées tout spécialement pour empêcher les jeunes générations d’être contaminées par le temps passé ».
Il faut attendre le chapitre 19 (sur 21) pour que le philosophe nous explique qu’il « y a pourtant dans la vieillesse un espace qui nous accueille, qui s’ouvre pour que nous y prenions racine, ou, pour le dire encore mieux, pour que nous y prenions âme. Sans doute est-ce cet espace que nous nommons sagesse de la vieillesse? »
Chez nous, la vieillesse n’arrive plus en accomplissement de la vie, elle ne lui apporte plus son couronnement. Mais si finalement la vieillesse était une chance ? La chance d’être libéré des corvées imposées par la nature et par la société à l’homme, en particulier des corvées liées à la vitalité.
On s’attendait à un livre qui nous donnerait la pêche. Il nous a fait réfléchir.