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Les villes-forêts à la conquête du monde

Planter des arbres en ville a de multiples vertus, et quelques inconvénients...

Liuzhou est la première des villes-forêts.

Paru le 2 mars 2021, modifié le 1 avril 2023

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Au sud de la Chine, dans la province du Guangxi, une étonnante ville de 30 000 habitants a récemment vu le jour, le long du fleuve Liujiang. Une ville qui se fond dans le paysage environnant. La première des villes-forêts. A Liuzhou, les bâtiments sont recouverts et/ou entourés de 40 000 arbres et d’un million de plantes de plus d’une centaine d’espèces différentes. Une végétation qui doit lui permettre de relâcher 900 tonnes d’oxygène dans l’atmosphère et d’absorber 10 000 tonnes de CO2 et 57 tonnes de polluants par an.

C’est pour lutter contre la pollution atmosphérique, important fléau en Chine, que l’architecte italien Stefano Boeri a imaginé cette cité végétalisée. L’architecte n’en est pas à son coup d’essai. C’est aussi lui qui, en 2014, a fait sortir de terre le « bosco verticale » (la forêt verticale) à Milan. Deux tours d’habitation de 76 et 110 mètres de haut, dont la façade est recouverte d’arbres, d’arbustes et de plantes vivaces. Stefano Boeri a d’ailleurs annoncé en janvier qu’une autre forêt verticale, une « Tour botanique », allait être construite à nouveau à Milan. Et d’autres sont en cours de réalisation ou en projet à Lausanne en Suisse, à Utrecht aux Pays-Bas, à Sao Paolo au Brésil, à Tirana en Albanie…

L’essor des villes-forêts

Plus globalement, l’arbre et la végétation font leur grand retour dans les villes. De nombreuses grandes métropoles se sont fixées d’ambitieux objectifs en terme de plantation. Dès 2012, Montréal a par exemple voté un « plan d’action canopée » prévoyant la plantation de 300 000 arbres à l’horizon 2025. New York a planté un million d’arbres entre 2007 et 2017 avec le projet MillionTreesNYC.

En France, à Lyon la métropole a adopté dès 2000 une charte de l’arbre. Elle comporte un « plan canopée » qui a conduit à planter 33 000 arbres depuis 2003 et prévoit la plantation de 40 000 nouveaux arbres d’ici à 2030. D’ici à 2026, Paris souhaite de son côté planter 170 000 arbres.

L’importance des forêts urbaines

Si les villes-forêts se multiplient, c’est parce que planter des arbres en ville a de multiples vertus :

  • Les arbres améliorent la qualité de l’air en absorbant des polluants et en fixant des particules fines
  • Ils participent à l’atténuation du réchauffement climatique global en stockant du gaz carbonique
  • Ils contribuent à lutter contre les phénomènes d’îlot de chaleur urbain grâce à l’ombrage qu’ils fournissent lors des fortes chaleurs et à l’évapotranspiration des eaux pluviales. « Après la canicule de 2003, une étude de l’Inserm a fait le lien entre les îlots de chaleur urbains et un taux de surmortalité de 80 %. Avec ne serait-ce que 1 ° C en moins la nuit, on aurait pu empêcher 20 % de mortalité », explique Frédéric Ségur, directeur du service arbres et paysages de la métropole de Lyon, dans un article du Monde.
  • Ces arbres constituent un support de biodiversité : champignons, plantes, insectes, oiseaux, petits mammifères
  • Ils forment une trame verte avec les espaces forestiers naturels et assurent ainsi une continuité écologique
  • IIs contribuent au bien-être et à la bonne santé des habitants de la ville

Dans les villes-forêts, tout n’est pas vert

Pourtant ces villes et quartiers présentent également des contraintes :

  • Les arbres prennent de l’espace au détriment d’autres modes d’occupation, comme les habitations, les places de stationnement, les voies de circulation, les réseaux souterrains…
  • La gestion de ces habitations a un coût (plantation, entretien, ramassage des feuilles). En Chine, à Chengdu, de nombreuses familles ont quitté leur logement. En cause : la végétation envahissante des balcons qui attiraient notamment les moustiques

  • La présence accrue d’arbres peut augmenter la part de la population souffrant d’allergies au pollen. Les espèces peu allergènes doivent donc être privilégiées

Le problème, c’est aussi qu’à force de vouloir planter à tout-va, on plante parfois n’importe quoi, n’importe comment. Le projet d’arbres flottants de Copenhague fait par exemple l’objet de critiques. « Evidemment, c’est séduisant. Mais quel avenir pour ces arbres ? On est sur du vivant ou pas ? Quand ils dépériront, on les mettra au rancart et on en plantera d’autres à la place ? », interroge Caroline Mollie, architecte paysagiste dans le Monde. Et dans les villes-forêts, « combien de béton supplémentaire a-t-il fallu pour soutenir le poids de la terre sur chaque balcon ? » , questionne l’architecte suisse Philippe Rahm. Au cours d’une étude pour le quartier de la Défense, il s’était rendu compte que les soixante-dix premières années de vie des arbres serviraient à absorber le CO2 émis par le renforcement des infrastructures. « Avec ces projets, estime-t-il, on est plutôt dans un symbolisme de l’écologie ».

Arbres flottants à Copenhague.
Arbres flottants à Copenhague.

 

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