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Entretien

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Notre guide des araignées de maison

Apprenez à les connaître pour ne plus les tuer !

Christine Rollard, spécialiste des araignées; Crédit : wikimedia

Paru le 29 mai 2023

Ecrit par Elsa de Mon Quotidien Autrement

Voilà trente ans que Christine Rollard étudie les araignées. Enseignante-chercheuse, cette aranéologue travaille au Muséum national d’histoire naturelle. Elle a publié 50 idées fausses sur les araignées (éditions Quae, 2020).

Quelles araignées trouve-t-on dans nos maisons ?

Oh, il y a une vingtaine d’espèces ! La plupart font 5 mm de taille de corps (sans compter les pattes donc) et on ne les voit donc pas. Certaines araignées sont inféodées aux maisons, d’autres sont de passage. Pour ce qui est des premières, on peut aussi les retrouver dehors dans des endroits abrités.

 

La distinction intérieur/extérieur des maisons, n’a pas de sens pour elles…

Voilà, il faut se mettre à leur échelle : elles cherchent simplement un endroit abrité, que ce soit votre cave, votre garage, un puits ou un creux d’arbre.

 

Place aux présentations…

Je vais vous parler de celles que l’on voit, les plus grosses donc. Il y a les tégénaires des maisons, qui focalisent les peurs. On les voit à l’automne : ce sont surtout des mâles qui se baladent à la nuit tombée à la recherche d’une femelle pour s’accoupler.  L’automne est la période de reproduction. Parfois, ils ont soif et se retrouvent coincés dans un évier : leurs petites griffes ne leur permettent pas de remonter ! Il peut aussi s’agir de jeunes, qui cherchent à installer leur toile, ou bien d’adultes qu’on a dérangées.

 

On dit parfois qu’on voit des araignées à l’automne car elles rentrent chez nous le froid venu.

Non, non, elles étaient déjà là ! Elles se reposent la journée, et la nuit, chassent. Ce n’est pas une chasse très active : elles attendent leurs proies sur leur toile.

Une zoropse à pattes épineuse. Crédit : Domingue
Une zoropse à pattes épineuse. Crédit : Domingue

Quelle autre araignée aperçoit-on chez nous ?

La zoropse à pattes épineuses, qui a à peu près la même taille. Si on prend en compte les pattes, elle peut avoir 4 centimètres d’envergure. À cause de changements globaux, dont le réchauffement climatique, on la retrouve plus au nord, elle qui habituellement vit dans le sud, dans les garrigues, les maquis ou la forêt. Voilà une trentaine d’années qu’on en trouve dans des habitations du nord : on en voit plein au Muséum à Paris par exemple.

 

Elle ne fait pas de toile, elle.

Non, elle chasse en errant, de nuit – elle mange pas mal d’araignées d’ailleurs. Dans les maisons, on la voit sur les murs, sur le sol. Dans la journée, on peut la trouver dans des angles de fenêtre, derrière des rideaux, dans des anses de panier. Elle se cache.

 

Comment la reconnaître ?

Sur son céphalothorax, elle a un masque qui fait penser au vampire nosferatu.

 

Il y a aussi les pholques

Elles se mettent au plafond, aux toilettes, font des voilages, et, elles, sont présentes toute l’année. Elles ont de très longues pattes fines. Les gens imaginent qu’avec ces pattes, elles peuvent plus facilement nous attraper… mais nous ne sommes pas des proies !

 

On embête les araignées mais elles ne nous embêtent pourtant pas, elles…

Si on respecte l’équilibre qui existe depuis 300 millions d’années, leur rôle insecticide naturel et un rôle dans l’équilibre général dont on fait tous partie, et qu’on est en train de déséquilibrer, elles ne nous embêtent pas ! Les araignées ne sont pas, dans leur grande majorité, dangereuses pour l’homme.

Le premier prédateur, c’est l’humain. Elles en ont d’autres : elles sont mangées par des oiseaux, des chauves-souris, d’autres araignées… Ces animaux font leur autorégulation, pas besoin d’en rajouter une couche.

 

Elles ne mordent pas…

Elles ne mordent pas sans raison, ça arrive très rarement, leur taille de crochet doit être suffisante. La zoropse peut se mettre derrière les rideaux, il y a quelques cas de morsure, quand on est en train de l’agripper, quand on la dérange physiquement, ce sont des morsures de défense, jamais d’attaque. Et c’est très rare et pas très douloureux. En fait, elles ne nous captent pas, leur vision est correcte à leur échelle, elles voient à courte distante : quelques centimètres. Elles n’ont pas de vision globale de ce qu’est un humain prédateur.

 

Les araignées voient une masse mouvante.

Oui, on est un support comme un autre !

 

Comment se déplacent-elles alors ?

Les araignées ont les cinq sens, comme nous. Elles touchent, elles sentent, elles ont des soies (on n’appelle pas cela des poils) partout, et notamment au niveau des pattes, donc elles sentent les vibrations. Je dis que les araignées sont soyeuses, sensorielles, sensitives et solitaires.

 

Les mettre dehors, est-ce un arrêt de mort ?

Non, si la température est identique, il n’y a pas de choc thermique, mais elles vont dépenser de l’énergie pour retrouver un endroit abrité. Si vous la mettez dehors en plein hiver en revanche…

 


Vous êtes intéressé par les insectes ? Lisez notre interview sur les abeilles en ville !

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