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Reportage

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Dans le quotidien d’Ecoravie

Un lieu de vie écolo, intergénérationnel et solidaire

Dans le quotidien d’Ecoravie, un lieu de vie écolo, intergénérationnel et solidaire

Paru le 31 janvier 2017, modifié le 9 janvier 2018

Ecrit par Mon Quotidien Autrement

Par la large fenêtre de Dom’, on aperçoit les collines de la Drôme provençale qui s’étirent à perte de vue sous leur manteau blanc. La neige tombait à gros flocons il y a une heure encore. Une vue pareille donnerait à n’importe qui l’envie de se lever le matin ! Cet ancien chef d’entreprise a emménagé il y a quelques semaines dans son nouveau logement. Comme tous les habitants du bâtiment à vrai dire.

Ce lieu qui a commencé à émerger de terre à Dieulefit porte un nom, Ecoravie. Sa particularité : c’est un habitat groupé écologique intergénérationnel. Mais qu’est-ce cela veut dire au juste ?

De 7 à 77 ans et plus encore

Habitant groupé. A l’origine du projet, on trouve un petit groupe d’environ 25 adultes (et une vingtaine d’enfants). Tous épousent des valeurs communes : solidarité, partage, écologie, sobriété heureuse. Tous ont décidé, ensemble, de financer (chaque famille a apporté de 6000 à 220 000 euros) et de bâtir un lieu de vie, en accord avec ces valeurs. Aujourd’hui, six familles sont installées dans le premier bâtiment achevé fin 2016. Les autres bâtisses seront construites dans les années à venir.

Habitat intergénérationnel. Les écoravissants (charmant petit sobriquet dont ils se sont affublés) ont de 7 à 77 ans. Les écarts d’âge sont en réalité plus larges encore. Le plus jeune a quelques semaines à peine, tandis que la plus âgée a fêté ses 83 printemps. Ils sont boulangers, enseignants, musiciens, retraités… Et cette pluralité n’est pas due au hasard. « Si on n’avait pas imposé cette diversité d’âge, on se serait retrouvé avec un groupe de retraités », intervient Florine, qui a emménagé il y a quelques semaines avec toute sa petite famille. Pour intégrer Ecoravie, il faut en effet passer plusieurs étapes de «sélection» : venir assister à deux conseils d’administration (qui ont lieu une fois par mois), ou encore intégrer, durant plusieurs mois, l’un des groupes de travail pour comprendre comment fonctionne Ecoravie. Ces groupes permettent aux écoravissants de se consulter, d’organiser, de prendre des décisions, sur des sujets tels que la construction des bâtiments, la communication, l’organisation d’événements festifs, les relations avec les institutions ou encore la recherche de financement.

Un lieu de vie écolo

Habitat écologique. Le premier bâtiment a été achevé à l’automne. Tout (ou presque) a été construit avec des matériaux naturels : du bois, de la paille, de la terre. L’ensemble a été pensé pour respecter une démarche bioclimatique. Quèsaco ? Le principe est de tirer le meilleur parti du rayonnement du soleil et de la circulation naturelle de l’air. Le but : ne pas avoir à chauffer les logements. Mission accomplie, car même par grand froid et sous la neige, personne n’a fini frigorifié !

Tout ça a été bien réfléchi en amont. Les pièces de vie ont été orientées plein sud, pour profiter du soleil. A cela, s’ajouteront très bientôt des serres bioclimatiques (qui ressemblent beaucoup à des vérandas). L’hiver, elles captent la chaleur du soleil. L’été, on les ouvre pour créer un courant d’air continu. Et l’installation d’une ventilation double flux a achevé de rendre les logements agréables à vivre, thermomètre à l’appui. Les panneaux solaires installés sur le toit permettent de leur côté d’alimenter Ecoravie en électricité et en eau chaude. Que de l’écolo ! Les habitats ont été pensés avec des architectes, et les travaux des gros oeuvres, effectués par des artisans. Mais pour le reste, les écoravissants ont mis la main à la pâte. Un chantier participatif a animé les lieux tout l’été.

Ecoravie : une aventure humaine

Et ce n’est qu’un début. Le projet final comprend, non pas un, mais trois bâtiments, de cinq à sept logements, et une maison commune. Déjà, on peut apercevoir les fondations du deuxième et du troisième bâtiment. Le chantier participatif de la maison commune devrait débuter à l’été prochain. Cette dernière abritera une grande salle pour se réunir, une atelier de bricolage, une cuisine…

Mais plus que la construction des bâtiments encore, c’est l’aventure humaine qui constitue le coeur d’Ecoravie. Un projet né il y a neuf ans. « J’habitais déjà à Dieulefit, raconte Claire, une autre écoravissante. Nous voulions faire quelque chose de cet endroit, mais ne savions pas encore vraiment quoi. Un eco-lieu. Un habitat partagé… » Des porteurs du projet initial, elles ne sont plus que deux. Neuf ans, c’est long ! Beaucoup de membres ont abandonné en cours de route. « Nous avons maintes fois hésité à jeter l’éponge, raconte par exemple Florine. On se disait « si dans 6 mois ce n’est pas terminé, on passe à autre chose ». Et puis, on finissait toujours par rester encore un peu plus. » D’autres n’ont pas eu cette patience.

« Il nous a fallu tout inventer »

Il faut dire que la construction d’un lieu comme celui-ci n’est pas un long fleuve tranquille. Tout était à faire. Il y a neuf ans, les habitats partagés n’existaient quasiment pas en France. « Aujourd’hui, vous n’imaginez pas le nombre de personnes qui nous contactent ou qui viennent visiter Ecoravie pour s’en inspirer et savoir comment on a fait ceci ou cela », affirme Bob, qui pourra emménager sur les hauteurs de Dieulefit, une fois le second bâtiment achevé. « Il nous a fallu tout inventer, renchérit Dom’, qui s’est beaucoup investi dans cette mission. Notre volonté était que chaque habitant [adulte] dispose d’une voix, quel que soit son apport financier de départ. Et nous souhaitions, qu’à terme, il n’y ait plus de propriétaires, juste des locataires, pour qu’Ecoravie n’appartienne plus à personne et que les habitants puissent l’intégrer sans apport. Ce sera d’ailleurs le cas… dans 200 ans ! » La création des statuts juridiques et financiers de la structure a été un véritable casse-tête. Quant à convaincre les banques de soutenir le projet, c’est un défi de taille.

Passés les imbroglios administratifs, il a aussi fallu s’entendre. Pas si simple quand tout le monde a voix au chapitre. Comment choisir celui qui aura la chance d’emménager dans le premier bâtiment plutôt que d’attendre encore de longs mois, voire années, que les suivants soient prêts ? Comment décider entre une salle de bain individuelle ou commune à deux logements ? Chaudière à bois ou maison entièrement passive ? Autant de décisions à prendre, tous ensemble. « Nous avons perdu pas loin de deux ans, car une partie du groupe voulait une salle de bain commune à deux logements », se souvient Florine. Les écoravissants frondeurs ont quitté le navire depuis. Et des outils de dialogue et de consensus ont été instaurés pour la prise de décision.

Trouver sa place au sein de cette seconde famille : pas si simple

Malgré ces outils, il n’est pas toujours simple de trouver sa place au sein du groupe et un juste milieu entre vie privée et vie commune. Chacun a pourtant son logement. Seule la laverie est partagée. On est donc loin de la vie en collectivité. « Mais c’est tout de même très prenant. Je ne me rendais pas compte de la quantité de travail et d’investissement personnel que ce projet allait demander », concède Odile. Entre les travaux de construction et la participation aux différents groupes de travail, être écoravissant n’est pas de tout repos.

Cette aventure humaine, chacun l’a rejointe pour une raison qui lui est propre. Certains recherchaient un habitat écologique avant tout. D’autres ne se voyaient pas finir leurs vieux jours seuls. D’autres encore recherchaient la richesse du partage et du vivre ensemble… Des motivations multiples, pour un idéal commun.

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